Mélanges autour de Jacques le fataliste de Diderot

Mélanges autour de Jacques le Fataliste de Diderot

« Un auteur paradoxal ne doit jamais dire son mot, mais toujours ses preuves ; il doit entrer furtivement dans l'âme de son lecteur et non de vive force. » (Réflexions sur le livre De l'Esprit d'Helvétius). Ces Mélanges, de la Catalogne au Japon, démontrent des affinités électives, chez des auteurs éclectiques. La transdisciplinarité de la méthode d'Umberto Eco, celle de Michel Butor, s'inspirent des Lumières. Les « Lumières au XXI^e siècle », débat organisé par Eugenio Scalfaro, renvoient à des technologies encyclopédiques linguistiques nord-américaines. Sans recenser tout ce qui gravite autour de l'oeuvre de Diderot, Jacques le Fataliste, le triptyque « Rabelais, Cervantès, Diderot » révèle une imbrication créative spécifique. Milan Kundera a forgé un concept lié à Jacques le Fataliste : la Weltliteratur rejette une hiérarchie de convention. Jacques le Fataliste ne figure pas dans tel « box-office » : c'est un casus belli. Ce litige a pour origine une enquête auprès d'un establishment du moment, journalistes, historiens, sociologues... Quels sont les dix livres les plus remarquables de l'histoire de France ? Le sarcasme perce sur ce « provincialisme des grands ». Kundera oppose une théorie de Weltliteratur : nous retrouvons l'esprit des textes de ce volume. C'est une maestria dans le renversement copernicien. Les premiers sont les derniers. De ce non dogmatisme naît une esthétique anticonformiste, résolument moderne, celle de Jacques le Fataliste et de sa galaxie.