Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 303 pages
Poids : 457 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782825119570
Quatrième de couverture
«Dévorante», «crétinisante», «confusionnelle», au dire de Breton, l'activité journalistique n'a jamais eu bonne presse parmi les surréalistes, qui ont violemment fustigé le «mercenariat de l'opinion» (Desnos) et la «canaille» écrivante (Aragon), dans ces années vingt au cours desquelles s'affirme, comme jamais, le triomphe de l'écrivain journaliste. Cet anathème dédaigneux de «l'universel reportage», s'est doublé de dissidences nombreuses et variées tout au long de l'histoire du mouvement. Entérinant pour une large part l'interdit de principe, les études surréalistes ont eu tendance à conforter la coupure entre «oeuvres vives» et écrits de journalisme, d'une manière qui en appelait à un élargissement de la perspective.
Surréalisme et journalisme doivent-ils nécessairement être perçus contradictoirement ? Ne peut-on être surréaliste dans la pratique du journal ? Et réciproquement, passe-t-il quelque chose de l'article à l'oeuvre ? N'en serait-il rien, que l'activité journalistique ne saurait être tenue pour «nulle», dans la mesure où elle touche à la notion d'engagement, aux liens du rêve et de l'action, comme à la question du réalisme, aux réseaux de sociabilité hors le groupe, bref, à la vie réelle des acteurs du mouvement : autant d'incidences essentielles quand il s'agit de «situer» le surréalisme sur l'échiquier de la modernité littéraire et médiatique.
Trajectoires parallèles, véritables carrières professionnelles ou simples incursions, la tentation du journalisme a revêtu des formes diverses et concerné plus d'un surréaliste. On (re)découvrira ici quelques visages occultés - celui de Roussel feuilletoniste, de Vitrac chroniqueur ou d'Embirikos reporter -, des pans entiers de l'histoire du groupe, à travers leurs contributions communes à Paris-Journal, ou les parcours plus individuels d'Aragon à L'Humanité, de Péret à Combat et Arts, de Soupault à Excelsior... En croisant les approches, historiques, sociologiques, médiologiques ou poétiques, ce numéro, qui fait ressurgir des écrits oubliés et souvent inédits, interroge dans plusieurs de ses états ce qu'il faut bien appeler le «journalisme des surréalistes».