Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 162 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
EAN : 9782915640045
Mémoire des mots abandonnés
recueil de sensations primaires
Quatrième de couverture
«La connaissance de l'homme, de l'homme vivant aux prises avec le réel sensible, de ses frontières et de son entendement, marque la fin de la gratuité en poésie. Le fait de la réalité est non seulement incorporé dans l'esprit du poète, mais devient lui-même matière poétique. Il confond en une unité dramatique et le sens et le signe, le point de départ et le trajet parcouru. Un objet nouveau est ainsi créé, une nouvelle réalité issue de la réalité environnante prend place parmi les objets de sensation».*
Tzara préfaçant Villon, qu'aurais-je à rajouter ? Il n'est nul besoin d'écrire ce qui l'a déjà été.
Peut-être puis-je avoir l'outrecuidance de préciser que la sensation est magnifique, elle reflète un instinct en éveil. Et le mot qui la véhicule, la libère et la fixe de façon définitive, offre à un instant par définition éphémère l'éternité potentielle d'une ligne. Nous écrivons pour ne pas mourir. Gilbert Moreau.
L'auteur nous entraîne dans ses «sensations primaires» où se côtoient Villon, Béranger (ses deux François), mais on y retrouve aussi la verve d'un Fallet en passant par la merveilleuse manipulation sémantique d'un Desproges, la poésie de toujours d'un Brassens, l'irrévérence d'un Gainsbourg en goguette, et la nostalgie d'une époque où Fréhel faisait valser le «populaire», ce livre est un pur bonheur !
Mais c'est qu'il a du talent le bougre ! Les références «bibliques» citées ci-dessus n'enlèvent en rien à sa propre culture sémantique. Bien au contraire, il se laisse aller sans vergogne à des métaphores où se mélangent à la fois de la mélancolie, de la nostalgie, un réel désir de modifier la vie et aussi une soif inébranlable dans l'amitié, la fraternité, l'amour des siens. Il nous entraîne, avec un regard incisif, où Bakounine, Marx, Foucault, Debord et tant d'autres... renvoient aux oubliettes les bien-pensants de tout poil, les «révolutionnaires d'hier métamorphosés en caviardisés d'aujourd'hui», ce livre est un régal, parce que, sans complaisance, il nous délecte de ses fameux «mots abandonnés» au détour d'un bar, d'une plage, d'une chambre de solitude où s'y retrouvent ses «sensations primaires» renvoyant au lecteur la réalité de sa vie comme un miroir qui réfléchit les affres de l'existence. Alain Guillo
* François Villon - Poésies Editions Gallimard 1973, Editions Audin 1949 pour la préface.