Mémoire et écriture de l'histoire dans Les écailles du ciel de Tierno Monénembo

L'oeuvre romanesque de Tierno Monénembo a pris une importance particulière dans l'ensemble des littératures africaines. Par son écriture originale, et particulièrement par la thématique de la narration qu'elle développe, elle cherche à rétablir la crédibilité de tout un univers à construire par la puissance de l'imaginaire. En reprenant le discours des «Griots», ces «Maîtres de la parole» qui restent des références exclusives à l'intérieur du monde de l'oralité, il tente à son tour une «écriture de l'Histoire» qui privilégie la mémoire des faits et des gestes des Hommes.

Tierno Monénembo avait avoué un jour que «ce sont les morts qui portent la véritable mémoire, les Ancêtres». Il avait ajouté que «les Ancêtres reviennent puisque les vivants sont incapables de prendre en charge l'histoire et la mémoire». Ses romans se donnent à lire dans cette perspective d'une écriture de l'Histoire : Pelourinho ou Cinéma, et davantage encore Les écailles du ciel commenté ici à travers les procédures de la narration.

L'ouvrage présenté par Ngandu se veut un modèle d'analyse de texte. Il propose une méthodologie cohérente des narrateurs multiples, en suivant les schémas théoriques tels qu'ils sont interprétés dans de nombreux manuels concernant la pratique textuelle. Les étudiants et les enseignants pourront y puiser des paradigmes utiles pour une lecture efficace des fictions africaines contemporaines. Celles en tout cas qui se sont inspirées des procédures de l'oralité, par la morphologie des discours et la «logique du récit».