Mémoires en réserve

Bernard Plossu

Bernard Plossu est né le 26 février 1945 au Viêt Nam, il est élevé dans la contre-culture américaine et dans l'esthétique de la Nouvelle Vague. Il étudie à Paris de 1951 à 1962 et nourrit d'abord le projet de devenir cinéaste. Il réalise ses premières photographies en 1958, lors d'un voyage au Sahara avec son père, puis, en 1965, réalise un reportage sur la jungle du Chiapas. De nombreux reportages suivront : chez les Mayas, en Californie ou dans le Grand Ouest américain.

L'idée d'une photographie « surbanaliste » naît en 1970, au retour des Indes, pendant l'époque de son amitié avec Sergio Leone. À travers ses photographies, Bernard Plossu cherche à révéler l'intensité immanente à la banalité. Sa photographie évolue encore ; en 1975, lors d'un voyage au Niger, il effectue son premier reportage en noir et blanc pris avec une focale de 50 millimètres ; ce faisant, il invente son propre style en s'éloignant de la photographie commerciale. Il obtient le Grand Prix national de la Photographie en 1988 et bénéficie d'une Bourse Villa Médicis Hors les Murs la même année.

Parallèlement à son travail photographique, il est l'auteur de quelques films, dont Le voyage mexicain, 1965-1966, sorti en 2009.

Après avoir vécu au Mexique, en Californie, au Nouveau-Mexique et en Andalousie, il réside depuis 1991 dans le sud de la France.

« Pellicule Kodak en bandouillère, appareil Nikkormat 50 mm au cou, Plossu travaille seulement sur le vif. À l'incongruité des rencontres qu'il distingue sur une étagère, dans une boîte retirée de son rayonnage se superpose paradoxalement une forme de logique, une coïncidence habituelle, un abouchement heureux »

À travers cette série de photographies, Bernard Plossu nous propose un voyage poétique dans les réserves du musée des Confluences de Lyon. Il traque la cohérence secrète d'un ensemble hétéroclite de milliers d'objets et, dans l'ambiance clinique de ces espaces mystérieux, va parvenir à réveiller l'inerte pour le rendre à l'existence.