Rayon Révolution française
Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme : revus et corrigés par l'auteur en 1818

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : LV-501, 634 pages
Poids : 1397 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782851901446

Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme

revus et corrigés par l'auteur en 1818


Paru le
Broché LV-501, 634 pages
nouv. introd. Christian Lagrave
index des ouvrages et des noms cités par Isabelle Geffroy, revus et corr. Christian Lagrave
Public motivé

Quatrième de couverture

Ce livre écrit par un savant jésuite qui s'était longtemps appliqué à l'étude des idées subversives, présenta aux contemporains de la Révolution une thèse qui leur parut fort nouvelle : il attribuait la responsabilité de ce sanglant bouleversement, qui dévastait le continent et horrifiait les élites européennes, à un triple complot : celui des incrédules qui voulaient renverser le christianisme, celui des républicains et des Francs-Maçons qui voulaient renverser les trônes, et, enfin, celui des Illuminés qui, s'appuyant sur les deux premiers, fédéraient l'impiété et l'anarchie pour renverser toute religion et toute autorité.

Dès sa première parution, en 1797, l'ouvrage remporta un succès extraordinaire ; il fut traduit dans les principales langues européennes et n'eut pas moins de six rééditions successives en langue française ; il exerça une influence capitale sur l'évolution des idées politiques de son époque et marqua de son empreinte plus d'un siècle et demi de traditionalisme. Il fut cependant âprement critiqué dès l'origine par deux courants de pensée contradictoires : les Francs-Maçons et leurs alliées essayèrent de nier les accusations de Barruel, car leur gravité aurait pu conduire les gouvernements européens à essayer d'anéantir une secte aussi dangereuse ; d'autre part, certains contre-révolutionnaires, habitués à ne voir dans les rites maçonniques que d'innocents jeux de salon, refusèrent d'admettre l'existence du complot.

Plus tard les positions évoluèrent ; à la fin du XIXe siècle, après le triomphe de la Maçonnerie en France sous la IIIe République, certains écrivains maçons proclamèrent la réalité du complot maçonnique avant et pendant la Révolution et en firent un titre de gloire pour leur secte. D'autre part, l'opinion contre-révolutionnaire voyant aboutir dans les faits politiques et sociaux les projets des Illuminés et des Maçons du XVIIIe siècle, reconnut à peu près unanimement la justesse de l'analyse des Mémoires.

Malgré cela, Barruel resta, pour l'opinion publique, un grand méconnu et il fut, surtout par l'histoire universitaire, un grand calomnié ; des générations successives d'historiens officiels ont pris l'habitude de le rejeter dédaigneusement et d'écarter délibérément ses travaux, sans même se donner la peine de les lire et sans jamais en fournir la moindre réfutation sérieuse.

Cependant, la lecture de Barruel reste indispensable à celui qui veut comprendre les causes profondes de la Révolution. Les nombreux travaux qui furent publiés par la suite sur ce sujet eurent beau ignorer ou mépriser son ouvrage, ils ne l'ont ni disqualifié ni remplacé.

Le livre était devenu rare et coûteux en édition intégrale ; l'absence de tout index gênait considérablement les chercheurs. La présente édition a pour but de fournir une version intégrale, moderne et maniable d'un ouvrage qui reste essentiel pour l'histoire des origines de la Révolution française et pour la compréhension des idées politiques du XIXe siècle.

Biographie

Augustin Barruel, jésuite, né à Villeneuve-de-Berg, en Vivarais, le 2 octobre 1741.

Entra de bonne heure dans un noviciat de Jésuites ; la Compagnie fut interdite en France avant qu'il eut prononcé ses voeux ; il s'expatria pour suivre sa vocation et fut professeur chez les Jésuites d'Allemagne et d'Autriche.

Rentré dans sa patrie après la suppression de son ordre par le pape Clément XIV, il prit aussitôt parti contre le philosophisme et les idées anti-religieuses ; son premier ouvrage polémique fut publié en 1781 : Les Helviennes ou lettres provinciales philosophiques, véritable volée de bois vert appliquée aux idoles du jour, commencèrent à établir sa réputation. Jusqu'à la Révolution, il publia de nombreux pamphlets et, dès 1789, il accumula les études critiques anti-révolutionnaires ainsi que les plaidoyers pour la vérité bafouée en religion comme en politique ; son Journal Ecclésiastique mènera un combat admirable jusqu'au 10 août 1792.

Il s'enfuit en Angleterre après cette date et se replongea dans l'étude. En 1797, parut, à Londres, son maître-ouvrage, aujourd'hui réédité. Rappelons qu'il s'agit de la réimpression revue et corrigée de l'édition de 1974 qui, elle-même, reproduisait, pour la première fois, celle parue au début du XIXe siécle.

Lorsque la persécution anti-religieuse fut terminée, en 1802, Barruel rentra en France. Il vécut dans l'effacement sous le gouvernement impérial qui le suspectait et le fit même arrêter quelque temps en 1811.

Après la seconde Restauration, il fut réintégré dans la Compagnie de Jésus qui venait de se reconstituer.

Il mourut le 5 octobre 1820, dans sa quatre-vingtième année, laissant une oeuvre immense toute entière consacrée à la défense de la vérité religieuse politique et sociale.

Avis des lecteurs

Du même auteur : Augustin Barruel