Mesurer la subjectivité en santé

La recherche médicale n'a plus peur des sciences «dures» : l'immunologie, la biologie moléculaire, les neurosciences ou les statistiques sont maintenant des disciplines indissociables de la plupart des protocoles de recherche clinique ou épidémiologique.

Nous en avons parfois presque oublié l'objet de la médecine : le sujet souffrant, pour qui douleur ou angoisse de mort sont bien souvent les premiers maux dont il souhaite se voir soulager. En d'autres termes, la médecine s'adresse tant au sujet pensant (souffrant, anxieux) qu'au sujet vivant (dont le corps est malade).

Maintenant que la recherche médicale est arrivée à maturité dans l'étude fondamentale des pathologies, il faut qu'elle élargisse son champ méthodologique au sujet dans son intégralité : sujet vivant et pensant. Il lui faut donc assimiler une méthodologie des phénomènes subjectifs.

Cet ouvrage traite précisément du problème de la mesure de la subjectivité en santé. Dans une première partie, accessible à tous, l'objectif est de dégager les différences existant entre mesures objectives et mesures subjectives. Les deux parties suivantes sont plus techniques : elles concernent dans un premier temps l'élaboration de l'instrument de mesure puis la validation de celui-ci.

Le public visé est large : professionnels impliqués dans des travaux de recherche clinique ; soignants désireux de comprendre comment ont été construits les questionnaires de douleur ou de qualité de vie utilisés au quotidien dans les services ; décideurs ou malades s'interrogeant sur les limites des recherches biomédicales actuelles.