Microgravimétrie et prospection microgravimétrique

La microgravimétrie est à la fois une méthode statique puisqu'elle étudie avec autant de détails que possible, un champ naturel, celui de la pesanteur dont les variations sont essentiellement liées à la répartition irrégulière des densités des roches dans le sous-sol, et une technique de géophysique appliquée à but essentiellement utilitaire.

Les mesures effectuées en des stations d'un canevas de points visent à obtenir des renseignements sur le proche sous-sol accessible, en vue de son utilisation, en génie civil, en mine et en hydrologie.

Parce que la sensibilité des microgravimètres actuels est de l'ordre de 0,001 milligal (c'est-à-dire environ 10^-9 fois la valeur du g normal), les mesures puis les corrections de l'influence des variations dues à la latitude, l'altitude et la topographie, pour ramener ces mesures à un plan de référence, le géoïde par exemple, doivent être effectuées avec une grande rigueur.

En plus d'une prise de mesure correcte, ce Cahier de l'AGAP décrit en détail la procédure aboutissant à la carte de l'anomalie de Bouguer, où apparaissent les anomalies de la pesanteur, pour une densité judicieusement choisie. Pour résoudre le problème : quelle est la structure du sous-sol qui explique ces anomalies ? Le géophysicien va trouver ici les moyens de séparer tout ce qui provient des niveaux inférieurs à celui qu'on étudie (anomalie régionale). La différence entre l'anomalie régionale et l'anomalie totale est l'anomalie résiduelle, la seule qui réponde à la demande du client.

L'interprétation d'une anomalie résiduelle, conduisant à une infinité de solutions, ne peut pas être une pure affaire de calcul. C'est pourquoi la connaissance du contexte géologique est indispensable pour identifier la nature de l'objet à l'origine de l'anomalie. De plus, les correspondances entre l'allure des anomalies résiduelles et les structures géologiques permettent également d'établir un seuil de signification de ces anomalies. Malgré le soin apporté aux mesures, à leurs corrections et traitement, une anomalie résiduelle d'amplitude inférieure à 15 microgals a ainsi toutes les chances de refléter simplement le bruit de fond géologique et gravimétrique inhérent au secteur étudié.