Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 65 pages
Poids : 80 g
Dimensions : 13cm X 21cm
ISBN : 978-2-84712-456-9
EAN : 9782847124569
Miroir sans issue
Quatrième de couverture
C'est juste un peu de buée. Là, en surface, toute mémoire sourde. La condensation d'images lointaines - les plus promptes à s'enfoncer dans un envers nocturne. Sous le miroir d'encre, le temps s'était infiltré, pesant sur nous qui traversions une écume noire, tournions des sommeils coagulés. Soyons de rivière, lumière à rebours ou folie errante. Vivons de notre absence.
Michel Passelergue est un poète grave, profond, sévère. Sa poésie est sombre, parce qu'elle ne fait pas la moindre concession au relâchement spirituel, au confort, et conformisme, émotionnel.
Son regard, dans ce nouveau recueil, Miroir sans issue, est rivé sur la mort. Mais, dirait-on, pour mieux la fasciner. Pour fasciner la Mort, par des « poème[s] à folie haute (I - 2). La profondeur contemplative de Michel Passelergue s'exprime en formules quasi magiques, en charmes d'envoûtement, dans des petits textes serrés, denses, dépouillés, d'une grande force et portée.
Il s'agit non pas de nier l'angoisse, mais de l'inverser, en puissance de vie : « Vivons de notre absence » (II - 1), « A la succion du silence, opposer [...] féeries entre les mots » (I - 3). L'oeuvre traverse - et, de ce fait, transcende par son mouvement propre, dans la solitude assumée de l'être mortel - la nuit, la vie, « la mort en nous, qui respire » (I - 3). La perte, aussi tragique soit-elle, est alors le chemin de l'Ailleurs, d'un Ailleurs qui transgresse toute perte, et qui ne peut se perdre :
« Sois nos yeux, transparence du passé dans tout ce qui s'éveille. Deviens nos mains, présence évanouie, pour toucher l'envers
interdit du temps. » (VI - 3)
La fonction du poète se présente comme toute simple, tout humaine, et nécessaire : « Devant des miroirs éteints [...], il endurait l'opaque » (III - 3). On pense à la leçon morale de Reverdy, que Michel Passelergue semble avoir faite sienne : « La valeur d'une oeuvre est en raison du contact poignant du poète avec sa destinée. » (Le Gant de crin).