Paru le 21/05/2012 | Broché 104 pages
Le crabe, un cancer, s'invite dans le poumon du narrateur, s'y installe et s'y développe. Commence alors une relation triangulaire : le crabe, le malade et le médecin.
Le texte, que l'on pourrait qualifier de roman de vie, pose des questions récurrentes parce qu'essentielles sur la vérité au malade - quelle vérité ? -, le sens et la portée des mots, l'ambiguïté de la parole, la «surdité» défensive, la solitude existentielle, les peurs : celle du soigné mais aussi celle des soignants. Le personnage principal, usant jusqu'à l'extrême de la métaphore du crabe, porte un regard lucide, parfois ironique, sur sa relation obligée avec le médecin, puis perd progressivement de sa perspicacité dans la perception de sa maladie.
La voix du patient-narrateur s'exprime dans un monologue intérieur. Elle se substitue souvent à celle du médecin-auteur dans un jeu de miroir qui permet au praticien de prendre le recul suffisant pour mieux appréhender les difficultés, les limites, voire parfois les maladresses de l'exercice médical lorsqu'il est confronté à la maladie grave et à l'angoisse du malade.
Jean-François Schved est médecin, professeur d'hématologie à la faculté de médecine de Montpellier, chef de service du laboratoire d'hématologie au centre hospitalier et universitaire de Montpellier et président du conseil scientifique de la Société française d'hématologie. Il a publié un roman aux éditions L'Harmattan, La dernière gare - Berettyóújfalu ou la blessure des acacias, inspiré de l'histoire de sa famille hongroise confrontée à la Shoah et Flux sanguin, recueil de textes et réflexions sur la médecine.