Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 199 pages
Poids : 317 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-7071-7001-9
EAN : 9782707170019
Cimetières et politique
Quatrième de couverture
Pourquoi les morts restent-ils, durablement parfois, des acteurs de la vie politique ? Selon quelles règles et quelles formes les lieux de culte que deviennent leurs tombeaux - et les rites qui s'y déploient - suscitent-ils des pratiques militantes ? Ce numéro se veut une contribution à l'étude de la mort comme affaire publique.
Les trois premiers articles reconstituent diverses modalités de politisation de l'espace du cimetière. À partir du milieu du XIXe siècle, les pouvoirs publics organisent progressivement des «carrés» et cimetières pour les musulmans enterrés en France. La comparaison de la France et de l'Angleterre éclaire les effets de la différenciation des cadres religieux et administratifs entre les deux pays. Plus près de nous, les recompositions partisanes au Liban Sud se reflètent dans l'évolution des pratiques d'inhumation des «martyrs».
Un deuxième ensemble d'articles revient sur les appropriations et constructions partisanes au sein des cimetières. Au Père-Lachaise, à Highgate (Londres) ou à Waldheim (Chicago), l'agglomération de tombes de militants ouvriers, souvent libres penseurs, autour des premiers «morts pour la cause» atteste l'essor d'une transcendance nouvelle. Le cas du cimetière de Friedrichsfelde à Berlin, où sont enterrés Wilhelm et Karl Liebknecht ainsi que Rosa Luxemburg, permet d'observer comment se construit un «cimetière socialiste», dans la pierre et par les pratiques commémoratives, en particulier celles qui honorent les spartakistes depuis 1919.
L'accent est mis enfin sur les cimetières militaires. Ceux de la Grande Guerre révèlent, à une échelle sans précédent, la diversité des politiques étatiques concernant les corps aussi bien que la mémoire des combattants. Le cas des soldats argentins tombés pendant le conflit des Malouines et enterrés en terre britannique confirme que les morts à la guerre restent des vivants dans la politique nationale.