Fiche technique
Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 207 pages
Poids : 1654 g
Dimensions : 24cm X 32cm
ISBN : 978-2-88419-275-0
EAN : 9782884192750
Mulhouse, l'esprit d'une ville
Quatrième de couverture
Mulhouse
L'esprit d'une ville
Mulhouse, la « maison du moulin ». Ville singulière, au destin étonnant, construite par la volonté des hommes. Petit bourg né autour d'un moulin, selon la légende, Mulhouse entre dans l'histoire lorsque des souverains du Saint Empire romain germanique lui octroient le statut de ville libre impériale, après l'an mille. Les Mulhousiens cultivent dès lors une farouche soif d'indépendance au point de chasser l'évêque de Strasbourg et les familles nobles de leurs possessions mulhousiennes.
Régulièrement menacée d'annexion par les empereurs, la ville conclut des alliances, d'abord avec la Décapole alsacienne, puis avec les cantons helvétiques, en 1515. En optant ensuite pour la Réforme, introduite par d'irrespectueux religieux, l'oligarchie protestante s'arroge, pendant trois siècles, le pouvoir absolu sur tous les aspects de la vie de la cité. En 1746, les premières manufactures d'indiennes, créées par quatre jeunes gens audacieux, entament la rupture avec un demi-millénaire de corporatisme médiéval. Après des siècles d'indépendance, la Réunion à la France en 1798 lance Mulhouse dans la révolution industrielle, qui lui vaut le titre de « Manchester française » et attire dans les usines des milliers de « misérables ». De multiples oeuvres des patrons philanthropes, inspirées par un jeune franc-maçon et l'action d'un curé champion du catholicisme social atténuent les effets du capitalisme libéral.
Les annexions de 1871 et 1940 laissent des cicatrices durables. L'entre-deux-guerres est le temps du socialisme municipal mené par un maire humaniste, qui tient tête aux nazis. Le retour définitif à la France en 1945 ouvre les pages de la ville post-industrielle contemporaine, labellisée « Ville d'art et d'histoire ».
Mulhouse, l'esprit d'une ville a l'ambition de donner aux Mulhousiens d'aujourd'hui les clefs pour comprendre cette ville à nulle autre pareille qui, rupture après rupture, a su retrouver à chaque fois et avec enthousiasme les raisons de la confiance.
« Depuis 1798, nos moeurs primitives et nos anciens usages peuvent s'être modifiés par l'impulsion de la nouvelle mère patrie, mais demeurent le souvenir sacré des ancêtres et ce vif attachement à la ville natale par lequel les bourgeois de Mulhouse, fiers de leur glorieuse origine, se distinguent des habitants de tant d'autres villes. Comment en serait-il autrement ? Alors la France, aujourd'hui si fière de sa liberté, gémissait encore sous le joug dégradant de la servitude, nous étions déjà des citoyens libres d'un état souverain et indépendant, capables de nous gouverner nous-mêmes ; alors que la papauté exerçait un pouvoir illimité sur les choses de la foi et de la conscience, nous étions déjà des chrétiens affranchis par la Réforme ; et lorsque, enfin, en 1789, retentit de Gaule la voix puissante de la liberté, appelant les peuples opprimés à leur émancipation, nous étions déjà de vieux républicains. »
(Nicolas Ehrsam, archiviste de la ville, dans la préface du Livre d'Or, répertoire de tous les bourgeois de Mulhouse, XIXe siècle)