Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 355 pages
Poids : 570 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-85944-798-4
EAN : 9782859447984
Nation et nations au Moyen Age
actes du XLIVe congrès de la SHMESP
Quatrième de couverture
Il peut sembler paradoxal, au moment où l'histoire globale semble conquérir chaque jour un terrain plus vaste, quelle qu'en soit la période, de réfléchir encore à la « nation ». Toutefois, en réponse à une mondialisation vécue comme la dissolution d'entités et d'identités historiques spécifiques et durables, la nation semble ici et là accomplir un retour qui ne pouvait laisser les médiévistes indifférents, tant il est vrai que c'est souvent au Moyen Age, prétend-on, que les nations modernes se seraient formées. Cependant, le mot « nation » a été à ce point investi de sens nouveaux depuis au moins le XVIIIe siècle que parler des nations à l'époque médiévale suppose un aller-retour permanent entre Moyen Age et modernité, exige de prêter attention à la manière dont des processus territoriaux, politiques, étatiques et aristocratiques qui appartiennent en propre à l'ethnogenèse médiévale ont été rétroactivement « nationalisés » au sens moral, affectif, guerrier et idéologique du terme.
Les historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, réunis en Congrès à Prague, se sont livrés à ce travail de déconstruction de la nation médiévale dans les sociétés occidentale, byzantine et musulmane. Ils se sont attachés à distinguer les diversités de sens et de désignation de la natio, qui peut aussi bien qualifier un regroupement géographique ou linguistique au sein des universités médiévales, des conciles, des foires ou des colonies de marchands, mais aussi qualifier des coutumes propres à telle ou telle ethnie. Ce travail donne l'occasion d'ériger le sujet de la nation en principe heuristique, en programme analytique et en objet d'histoire comparée, au service d'une réflexion de longue durée dont le mérite est aussi d'éclairer notre actualité, aussi troublante que troublée.