Ne pensons plus au passé

Ne pensons plus au passé

En souhaitant ne plus penser au passé, non seulement nous ne nous comportons pas en ingrats oublieux de ce à quoi nous devons d'être ce que nous sommes devenus grâce à un estimable usage de l'infinité de parcelles de vie que constituent les myriades de jours dont fut fait notre destin de privilégiés de passage, mais nous nous conduisons en individus louablement ouverts à un avenir en lequel ce passé fera office d'élément fécondant, alors qu'on le réduirait à l'état de stérilisante chape de plomb en y puisant à la façon des vieillards d'hospice dont il n'y a plus rien à attendre d'autre que de vains ressassements d'aucune aide. Or il importe qu'aussi avancés que nous puissions être en âge, nous demeurions secourables, forts d'une expérience sans équivalence et dont il sied que le regard sur un monde souvent aveugle soit toujours orienté dans le sens de la marche du soleil.

M. C.