Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 256 pages
Poids : 310 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-343-13036-1
EAN : 9782343130361
Ni Dieu ni l'Amérique ne sauveront la Pologne
Quatrième de couverture
Ni dieu ni l'Amérique ne sauveront la Pologne
Depuis novembre 2015, la Pologne est gouvernée par le parti conservateur et ultra catholique Droit et Justice. La majorité absolue obtenue par Jaroslaw Kaczynski, son chef, l'a perverti absolument et conduit à démanteler l'État de droit et insuffler la haine entre deux camps opposés dans tout le pays. La Pologne s'est, en quelques mois, coupée de l'Union européenne en retournant aux valeurs obscurantistes d'une hiérarchie catholique parmi les plus arrogantes et réactionnaires de la planète : à rencontre des exhortations du pape François, le pays refuse d'accueillir le moindre réfugié politique, afin de préserver la pureté ethnique et culturelle du pays.
Vantée pour sa belle croissance économique, la Pologne du temps des transformations (depuis la chute du communisme en 1990) a toujours souffert d'un déficit social. C'est ce biais que Kaczynski a su exploiter en instituant une politique familiale très généreuse qui lui vaut désormais les faveurs d'un tiers de l'électorat polonais. Une fois maître du Parlement et de la présidence de la République occupée par un de ses hommes liges, il s'est aussitôt employé à paralyser le Tribunal constitutionnel, assujettir à l'exécutif le pouvoir judiciaire et les médias publics. Réécrivant l'histoire comme avait su le faire le régime communiste auquel il ne cesse d'emprunter les méthodes et de recycler les anciens apparatchiks, il entend faire de Lech Walesa le plus grand traître du pays, au regard de quoi son frère, Lech Kaczynski, disparu dans le crash de Smolensk en 2010, est érigé en gloire nationale.
Kaczynski pensait pouvoir ériger un Front national vainqueur en France au printemps 2017 au rang d'allié privilégié, aux côtés du Hongrois Victor Orban dont il n'a cessé de s'inspirer depuis l'arrivée au pouvoir de celui-ci en 2010. C'est une raison de plus pour s'intéresser aux errements en cours dans ce pays (dont on parle bizarrement moins que des égarements hongrois) et de comprendre un peu plus avant ce qui est à l'oeuvre en Europe et dans le monde à travers la montée des régimes liberticides et réactionnaires.