Noces de papier

Noémie : Jetez-moi dans le canal, Lukengo.

Ruth : Ne l'écoutez pas.

Lukengo : Je ne vous jetterai pas dans le canal. Vous m'avez dit tout à l'heure que vous n'aimiez pas l'eau.

Noémie : Il faut m'empêcher de nuire.

Lukengo : En plus, c'est là que je me baigne. Je ne veux pas souiller mon eau.

Noémie : De moi-même, je ne peux pas... Et elle non plus. Je vous en prie.

Lukengo : Je n'ai jamais tué. Je ne sais pas comment on fait.

Noémie : Nous ne sommes que des anges, vous savez. Des messagères, des lettres, des paroles, qui vont d'un lieu à l'autre, toujours ailleurs, comme vous.

Lukengo : Des sans-papiers ?

Ruth : Du papier sans-papier, oui.

Une nuit de mai, dans une gare de triage, deux lettres décident de quitter le wagon de tri postal dans lequel elles sont enfermées. L'une est une lettre de rupture, l'autre une déclaration d'amour.

La première ferait tout pour disparaître, la deuxième pour arriver à bon port dans les meilleurs délais : comment arriver à s'entendre ?

Peut-être Lukengo, un sans-papiers qu'elles croisent lors de leur cavale nocturne, pourra-t-il leur apporter la solution...

Une pièce originale et attachante, bien dans le style de l'auteur qui s'impose aujourd'hui dans la mouvance francophone des écritures dramatiques contemporaines.