Océaniques

[...] "Je reviendrai en ce rivage à longues vues où bat le pouls du globe.

Peut-être un jour, et ce serait à l'aube, dans un semi-soupir de la rumeur de révérence, ou d'aspersion ;

ou à midi, à la faveur d'un coup de vent, lorsque sans fin s'agite et se retourne sur sa couche un corps souffrant ;

ou un soir de tempête, quand on nous somme à bout portant, quand on requiert contre nous-même à grise et véhémente voix.

peut-être un jour, le très vieil Océan me dira-t-il le mot qui nous le livrerait dans sa foulée des méridiens, son enjambée des parallèles ; son flamboiement à froid sous son linceul de cendre ; dans sa saveur de fraîche confluence - naviculaire ! - qui est de femme, non de sirène.

"Le Mot unique, torrentueux d'efflorescences, d'évanescences - que je ne sus trouver."

F.S.

Après sa monumentale Ode à l'Océan, Francois Solesmes nous donne avec Océaniques, vingt-quatre variations autour d'un thème à la fécondité inépuisable.

Que l'auteur évoque, sur le mode poétique, la rumeur ou l'odeur de mer, la vague ou la tempête, l'horizon ou la plage ;

qu'il hasarde, face à l'étendue, des mots tels que source, sommeil, foule ou forêt - sans omettre les sirènes ;

qu'il nous rende sensible au déroulement singulier, majestueux, d'un jour marin, toujours l'Océan est au coeur de sa contemplation, de sa méditation.

Une fois encore, l'ouvrage qu'il nous donne pourrait porter ce sous-titre : "Une longue réflexion amoureuse."