Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : XLIX-1020 pages
Poids : 940 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 978-2-251-44749-0
EAN : 9782251447490
La guerre civile, 755-759
Quatrième de couverture
En Chine, de tous les poètes classiques, Du Fu (...) (712-770) se distingue comme le plus grand, le « saint de la poésie » (shisheng (...)) selon l'expression consacrée, celui qui, seul, est parvenu à être à la fois un poète épique, lyrique et engagé. Treize siècles ont passé depuis la naissance de Du Fu : sa voix demeure aujourd'hui d'une clarté et d'une puissance qui ne laissent pas d'étonner.
Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau.
Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo.
La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car « quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum ... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées ».