Collection(s) : Les maîtres de l'imaginaire
Paru le 01/01/2002 | Broché 502 pages
S'il est l'incontestable poète que nous apprécions, Jacques Crickillon se révèle être - de manière aussi évidente - un réel "Maîtres de l'Imaginaire". Dans un récent Dictionnaire des Lettres françaises, on lit d'ailleurs à propos du roman Le Tueur birman : "C'est le récit éclaté d'une enfance malheureuse annulée par une dérive dans l'imaginaire." L'enfance est sûrement le mot clé de son œuvre. Il y était fasciné par l'aventure et le voyage. Mais il attendra l'âge adulte - et l'écriture - pour parcourir la planète et y puiser même inconsciemment son inspiration. Au fil des lectures, en ce qui concerne sa prose, c'est dans les romans noirs et ceux d'anticipation qu'il constituera une source de création nouvelle. Il crée un univers, en cela il reste aussi poète, avec virulence et lyrisme. Marcel Lobet disait à propos de ses héros qu'ils étaient "humiliés et offensés, comme ceux de Dostoïevski, traqués comme le dernier des Mohicans. Ils sont à la fois intemporels et utopiques, de partout et de nulle part."
Né en 1940 à Bruxelles, Jacques Crickillon passe une licence en philosophie et lettres, bourlingue en Afrique et en Extrême-Orient, survit dans la solitude et la colère jusqu'à la rencontre avec Ferry qui sera son inspiratrice et sa compagne. A partir de 1968, surgissent livres de poèmes (La Défendue, La Guerre sainte...), récits, romans (prix Rossel 1980 pour Supra-Coronada), dramatiques, radio, pièces de théâtre. Reconnu d'emblée par de grands critiques comme Jacques De Decker ou Alain Bosquet comme une voix étrange et capitale, il se voit couronné de nombreux prix et est élu à l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique en 1993. Professeur d'histoire de la littérature au Conservatoire de Bruxelles, perpétuel voyageur, familier des falaises du vertige, il poursuit par le récit ou le poème l'exploration des abîmes hallucinants qui de toutes parts nous appellent, pauvres équilibristes que nous sommes.