Epigrammatum liber unus

Second décline le « petit » genre de l'épigramme en près d'une centaine de variations marquées du sceau de la varietas. Alternent des pièces satiriques dans la lignée de la verve de Martial : des pièces encomiastiques célébrant soit le père, le maître ou Charles Quint, soit de nombreux amis tous représentants de la res publica litterarum des humanistes ; des pièces morales à matière philosophique, ou encore quelques poèmes s'inscrivant dans la tradition ludique des allusiones, rituelle des xenia et des apophoreta et funèbre des epicedia. Mais à l'instar de l'Emblematum liber de son maître berruyer A. Alciat, il ouvre la tradition épigrammatique au genre nouveau de l'emblème. Toujours sous la férule du grand juriste italien, il « traduit » dix-sept pièces de l'Anthologie grecque. Mais derrière ce « ramas » hétéroclite, se dessine une trajectoire unifiante : trois fils temporels s'entrecroisent pour tisser une biographie fragmentée et éclatée de Second, qui se résoudrait en un hymne au plaisir sous toutes ses formes dans le poème final.

Oeuvre de circonstance, la lettre partage avec l'épigramme l'appartenance à la « littérature de sociabilité ». Mais les destinataires auxquels Jean Second s'adresse sont des proches, parents ou amis, même lorsqu'ils jouent un rôle officiel. Les Epistolae font ainsi entendre la musique enjouée ou grave d'une conversation familière. Alliant la fonction affective à la fonction informative, elles témoignent de l'amour filial et fraternel, de l'amitié dans toute son intensité et tentent de pallier l'absence. Abordant des sujets variés, accompagnant l'envoi de poèmes ou de médailles, elles offrent aussi une réflexion sur la pratique artistique. Qu'il se présente comme poète ou ciseleur, en humaniste, Second montre le rôle que jouent pour lui les modèles antiques.