Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 344 pages
Poids : 355 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782070216918
Quatrième de couverture
Très longtemps, Antonin Artaud a surtout été connu comme homme de théâtre. Pourtant, sa vie professionnelle est, dans les faits, des plus réduites et il a passé fort peu de temps sur les planches. Court apprentissage chez Dullin, dans l'enthousiasme. Il participe alors, durant à peine plus d'une année, aux spectacles de l'Atelier qu'il quitte, déçu, écoeuré, quelques jours après avoir créé le rôle de Charlemagne dans Huon de Bordeaux, d'Alexandre Arnoux. Puis une saison chez les Pitoëff et, pendant cette période, deux petits rôles et une figuration sur les autres scènes des Champs-Elysées dont l'ensemble était dirigé par Hébertot. Ensuite, plus rien jusqu'aux représentations du Théâtre Alfred Jarry : neuf en tout pour quatre spectacles différents donnés entre le 1er juin 1927 et le 5 janvier 1929. Les auteurs : Vitrac, Claudel, bien malgré lui, Strindberg. C'est peu sans doute, mais il n'est aucune de ces manifestations qui n'ait été un événement, aucune qui n'ait marqué un jalon dans l'évolution de la réalisation scénique.
Heureusement pour nous, de ces spectacles fugaces, Antonin Artaud a laissé des traces écrites : manifestes ou textes de programme, regroupés au début de ce tome II. On y trouvera aussi des projets de mise en scène pour deux pièces qu'il avait espéré pouvoir monter. Ecrits pour mettre en confiance les directeurs de théâtre et les convaincre de ses capacités de réalisateur, ils nous donnent des indications concrètes sur ses conceptions propres : comment il comptait faire jouer entre elles les voix des acteurs, moduler avec leurs divers registres, utiliser l'espace du plateau, le rôle qu'il accordait à la lumière, l'atmosphère générale qu'il cherchait à créer.
Mais le jeune poète de vingt-trois ans qui avait quitté en 1920 sa Provence natale pour venir à Paris apprendre le métier de comédien s'intéressait à bien d'autres choses que le théâtre. Il visite les Salons et les galeries d'avant-garde, il est curieux de tout ce qui paraît et écrit un grand nombre de notes et de comptes rendus dont plusieurs étaient jusqu'à ce jour demeurés inédits. Cette activité de critique, il l'exercera jusqu'à son départ pour le Mexique, Les textes qui en témoignent, et sans lesquels on ne saurait presque rien de ses goûts et de ses lectures, ont été rassemblés dans la dernière partie du volume.