On ne se refait pas

Un garçon de vingt ans tente d'échapper à sa famille, une femme aux souvenirs et à l'aveuglement de son mari, les corps à leur hérédité, la mer à son sel, un roman à ses berges. Les hasards des aventures mêlent les uns aux autres à la recherche de leur second souffle.

Le désir de se refaire, de ne plus se ressembler est un des thèmes de ce récit où tout peut arriver, où tout change et cesse de se perpétuer. Le monde, avec ses cosmonautes, ses greffes, ses cerveaux électroniques, ses tissus synthétiques, ses découvertes génétiques, ses révoltes, accompagne les personnages, leur montre la voie. «Qui peut vivre une vie entière sur ses mots, son corps d'origine ?» demande l'un d'eux.

Le foisonnement des détails, des mots-clés, le regard posé sur ce qui se passe et l'instabilité des vies, font de ce roman une sorte d'esquisse du grand roman de la Mutation où nous avons tous un rôle à jouer.

L'auteur, lui aussi, a changé en l'écrivant. Il croit maintenant qu'il appartient à chacun de se surprendre. La terreur de l'Histoire peut laisser place à un avenir habitable, pour lequel nous ne sommes pas encore faits.

A propos de Une terreur précieuse :

«Un jeune romancier, plein d'esprit... en passe de devenir un témoin de son temps...» Jean Guéhenno.

«Ce que décrit Daniel Oster avec une impressionnante sûreté dans l'analyse, c'est d'abord le feu souterrain qui, de la timidité devant le réel porte le narrateur à l'agressivité et la provocation... C'est un livre de dissident.» Jean-Louis Bory.