Or Méduse médite...

Pourquoi la mythologie grecque classique a-t-elle inventé que Persée décapite une femme qui pense ? et/ou lui coupe la vulve ? et qu'est-ce qu'une vulve méditative ? Car Méduse est une nièce de Métis, l'intelligence des Grecs et l'Océanide dévorée par Zeus. Or leurs deux noms sont parents, comme le sont les deux divinités.

Vingt-huit siècles que Méduse cou coupé anime mythes et arts, puis la biologie, où Linné l'introduit, enfin la psychanalyse. Pourquoi l'intelligence de Méduse n'a-t-elle pas été étudiée ?

L'enquête nous concerne autant que les vieux Grecs et, façon cure analytique ou roman policier, elle tombe sur de nombreux cadavres de femmes plus ou moins camouflés. On découvre Athéna en monstre stérile et assassin, serve et complice de son père-frère Zeus, instaurant son règne sur une série de matricides...

Bien sûr, c'est plus compliqué, plus diffus, raison pour laquelle les mathématiques et la littérature sont convoquées, outre la psychanalyse, pour commencer d'ouvrir le mythe de Méduse, qui paraît receler en ses innombrables strates une bonne partie de notre histoire sexuelle collective. Quand aurons-nous su reconnaître l'altérité des sexes, et pratiquer les échanges démocratiques qui en sont un corrélat ? Quand avons-nous échoué ? Pourquoi ? L'ouvrage propose quelques réponses et, surtout, des pistes de recherches.

Reste un fond de misogynie qui nous hante encore, fût-ce à notre insu, éclairé ici selon une voie inédite.