Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 433 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 21cm X 30cm
ISBN : 978-2-903319-32-8
EAN : 9782903319328
Quatrième de couverture
Origines de la guerre de 1870
Avec la presse de l'époque
I
La candidature hohenzollern (1er juillet - 11 juillet)
« En 1806, Napoléon Ier se fait déclarer la guerre par la Prusse. En 1870, la Prusse se fait déclarer la guerre par Napoléon III. »
Albert Sorel, Histoire diplomatique, II, p. 452
Jamais, sans doute, dans son histoire, Paris - car la « France profonde » ne désirait pas la guerre - ne s'est aussi bien manifesté devant un événement : ardent, impulsif, patriote, téméraire, imprévoyant, déclaratoire et déclamatoire, flamboyant... Jamais, peut-être, un gouvernement ne s'est laissé aussi inconsidérément et si rapidement conduire vers une issue qui devait lui être fatale.
Le 1er juillet 1870, le chef du cabinet impérial Émile Ollivier déclare à la tribune du Corps législatif « qu'à aucune époque le maintien de la paix en Europe n'a été plus assuré ». Le 15 du même juillet, le même Émile Ollivier proclame à la même tribune du même Corps législatif que « tenter davantage pour la conciliation [avec la Prusse serait] un oubli de dignité et une imprudence. Nous n'avons rien négligé, ajoutera-t-il, pour éviter la guerre ; nous allons nous préparer à soutenir celle qu'on nous offre... »
Qu'entendait exactement Émile Ollivier par « celle qu'on nous offre » ? Car c'était vrai que le comte de Bismarck avait fort gracieusement offert la chausse-trape dans laquelle le cabinet impérial venait de tomber, parce qu'il avait précisément besoin de cette guerre pour souder « par le fer et par le sang » tous les États de l'Allemagne afin de former un empire sous le sceptre de son roi, Guillaume Ier de Prusse. Mais, cette guerre... il ne pouvait la déclarer lui-même !
Ce sont ces quinze jours au cours desquels la France va basculer de la « paix assurée » dans la « guerre offerte » que cet ouvrage se propose d'analyser, en suivant journellement la vie de Paris ; redisons encore de Paris, car la province « habituée depuis longtemps à recevoir des passions toutes faites, se préparait en silence à subir la guerre... » Encore en majorité agricole, la France, en juillet 1870, est en effet en pleine moisson - d'ailleurs cette année plutôt maigre à cause de la sécheresse - et elle se préoccupe beaucoup moins « de traverser la frontière en chantant la Marseillaise » et de poursuivre « jusqu'à Berlin » que d'assurer le pain de l'année prochaine...