Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 177 pages
Poids : 314 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-84287-440-7
EAN : 9782842874407
Quatrième de couverture
« Ouvrières des Lettres ». De qui et de quoi s'agit-il ? De ces quelques centaines de romancières qui, sous la Troisième République alimentaient en feuilletons et en volume des quotidiens, périodiques, illustrés, collections de gros romans à 65 centimes de 32 ou 64 pages.
Qu'elles écrivent pour enfants, jeunes filles, femmes du peuple ou dames du monde, qu'elles signent dans la presse et les éditions catholiques ou dans les journaux ou collections à destination des classes populaires, elles travaillaient à la chaîne et, le plus souvent, sur commande ; productivité oblige, les titres s'accumulaient au fil des années et des mois. Inlassablement, elles écrivaient des histoires d'amour pour « préparer les jeunes personnes au mariage » ou des récits dramatiques où des malheurs s'abattaient en rafales successives sur des victimes pitoyables et héroïques jusqu'au dénouement toujours heureux. Elles-mêmes se désignaient comme « ouvrières des Lettres ».
Elles ont emporté leurs oeuvres dans l'oubli. On a voulu savoir qui elles étaient car c'est avec et par la formidable expansion de cette littérature industrielle que les femmes sont devenues des professionnelles de l'écriture romanesque.
Parvenaient-elles à vivre de ce métier ? Comment étaient-elles appréciées de leurs dizaines de milliers de lectrices ?
La critique institutionnelle les ignore ou les traite avec un mépris que partagent leurs confrères, romanciers populaires. La plupart, mais pas toutes, signaient d'un ou de multiples pseudonymes mais ne se travestissaient pas systématiquement en hommes : le recours au pseudonymat pouvait aussi être un jeu ou une obligation professionnelle. L'oubli et les jeux de cache-cache rendent la quête parfois incertaine, ses résultats parcellaires ; on a voulu ouvrir des pistes dans un domaine encore peu exploré.