Par attachement d'âme

Depuis des années maintenant, il est à Paris une femme d'importance dont on parle peu, et qui ne cherche d'ailleurs pas à faire parler d'elle. Irina alberti, née Ilovaïskaya, porte un nom qui dit bien ses origines. Ses parents étaient des immigrés russes de la première heure, ces exilés dont la solitude fut le lot le plus amer, puisqu'il n'y avait personne, ou si peu de monde pour les entendre.

Mariée à un diplomate italien, ce qui lui rendit une patrie, une nationalité, Irina perdit précocement son époux. Elle fut alors pressentie par les Soljénitsyne pour les accompagner dans leur exil américain. Durant plus de trois ans, Irina sera la collaboratrice de ce personnage immense auquel nous sommes tous redevables. Dans les années 80, on sollicite Irina pour prendre en charge La Pensée russe : de ce vieil hebdomadaire, elle va faire la voix de la dissidence, de la conscience. C'est ainsi qu'elle va rencontrer Elena Bonner, l'épouse de Sakharov alors proscrit à Gorki. Elle deviendra d'ailleurs l'amie du couple.

Irina Alberti, c'est une souvenance qui se fait mémoire de tous les persécutés pour la foi, l'une des plus grandes cohortes de martyrs qu'ait connu le christianisme depuis le début de son histoire.