Par tes yeux

Mimi : Je suis fourrée à cause de toi
C'est par tes yeux que je me sens pas québécoise
Tu me renvoies quoi ?
Tu tires sur la couverte
Tu veux pas avoir froid pis tu dis que t'es l'hiver toi aussi
Rayan a un père chinois pis une mère latino
Y est né au Québec
Y va lui falloir quoi ?

Le boy : Mon voisin dit ça et on l'appelle le fou du carrefour !
Je suis peut-être fou comme lui. Je pense au rêve, en vendant mes bananes. Voisin, c'est par tes yeux que je rêve. Mais ce matin je ne pense pas au rêve, je n'arrive pas à penser au rêve, j'ai une fille dans la tête, la fille de l'heure est revenue dans ma tête. Elle est de l'autre côté du carrefour, et dans ma tête !

Norma : À la fin, ces conversations vaporeuses partaient toujours en éclats de rire. Ou en crise de larmes, ça dépendait

Shelhy : C'est par tes yeux que j'existe, Norma, parce que tu fais attention à moi

Norma : Cette tendresse qu'elles avaient les unes envers les autres, ça a eu l'effet de me calmer. Je crois que je l'oublierai jamais. Sinon, c'était que des grandes gueules ces filles !

À Montréal, dans le confort et la démesure de la société nord-américaine. Mimi écrit une série en dix épisodes.

À un carrefour de Yaoundé, un jeune vendeur de bananes regarde passer la fille de l'heure dont il rêve depuis longtemps.

Loin de Bordeaux, Norma digère mal le déplacement rural entraîné par la rupture de ses parents.

Trois continents, trois auteurs dramatiques francophones, trois regards d'adolescents sur la vie et sur le monde d'aujourd'hui...