Paris pour le pire

PARIS POUR LE PIRE

Dehors, nous allons et venons sur des trottoirs que nous partageons avec les chiens, animaux dangereux à un bout et dégoûtants à l'autre.
À l'intérieur, on nous a entassés par strates afin de pouvoir nous faire tenir dans un espace parcimonieusement concédé.
Sous terre, le fourmillement de nos transhumances engorge le métro et son double monstrueux, le RER.
Poil terne et œil croupi sur sa litière de statistiques, Bison futé déclare forfait quand tous ensemble, le vendredi soir, nous prenons d'assaut les chemins de l'évasion.
En vain la plus belle ville du monde prodigueraitelle tout ce qu'elle a : la frénésie urbaine ne nous laisse pas le temps d'apprécier.

L'œil aux aguets, le regard perçant, armée d'une ironie qui fait mouche, Anne Le Cam a une façon toute personnelle de dire son amour pour Paris : passant le meilleur sous silence, elle nous livre le pire.
Mais le pire peut être drôle, quand on le considère ainsi d'un peu loin.