Paroles de blessés de la vie

Paroles de blessés de la vie

On les dit « démunis, précaires, vulnérables, marginaux, migrants, sans-abris, SDF... »

En France, 788 « Accueils de jour » associatifs les reçoivent

Encore au 21^e siècle, dans notre pays, des centaines de milliers de personnes survivent sous le seuil de pauvreté dans des conditions inhumaines. Qui s'en émeut ? L'indifférence est habituelle. Les gouvernants et l'opinion publique s'en remettent aux associations et aux services sociaux pour leur venir en aide.

À Chelles, en région parisienne, chaque année, 2 000 d'entre eux sont accueillis et soutenus par une association originale : le « Collectif chrétien d'action fraternelle » (CCAF). C'est au fil des rencontres dans cet « Accueil de jour » que les 180 témoignages publiés ici ont été mis en mémoire. Mais que font, que veulent, que disent les intéressés eux-mêmes sur leurs difficultés, leurs parcours, leurs espoirs, leurs réussites ? Trop rarement entendus, ce recueil leur donne la parole. Ecoutons-les pour mieux les comprendre et agir fraternellement eux.

Comment se fait leur accompagnement ? Sollicitant de multiples compétences, des bénévoles et des travailleurs sociaux et une psychologue partagent leurs riches expériences.

Ce livre propose un chemin en trois parties :

• d'abord les « Profils des personnes dans le besoin » donnent une vue d'ensemble ;
• puis les « Témoignages de parcours d'insertion » constituent le coeur de l'ouvrage. On y découvre leur vie de famille, au fil des âges, puis leurs démarches pour accéder à l'habitat, à la santé, à l'emploi, aux droits (notamment des migrants) ainsi que leur participation bénévole. Chacun de ces domaines commence par une brève situation et signale des adresses utiles puis termine en suggérant des pistes pour agir ;
• enfin, l'expérience montre que « L'insertion progresse par la fraternité ». Cette partie tire les enseignements de ces parcours en revenant sur les causes de la précarité, les échecs affrontés ; il dégage les réussites obtenues et les leviers qui les permettent. Il appelle à la solidarité et réfléchit sur le sens de cette action menée par des chrétiens et bien d'autres.

Trop méconnus, les accueils de jour associatifs représentent pourtant un enjeu de société indéniable. Ils participent à l'égalité des chances, à la citoyenneté, à la cohésion sociale par l'insertion... et méritent d'être mieux soutenus.

En effet, l'espérance transpire au fil de ces pages, car il n'y a pas que de la fatalité ; les paroles et les actes de ces personnes, dites en précarité, témoignent de leur forte volonté de s'en sortir et d'apporter leurs potentialités à la société, pour peu qu'on leur fasse confiance en marchant à leurs côtés. Ensemble, continuons de tisser la fraternité humaine.