Passage à l'acte

Prenant pour point de départ l'entrefilet paru dans le Forum républicain du 30 décembre 1888, annonçant qu'un peintre nommé Vincent van Gogh avait «remis à une prostituée du nom de Rachelle ... son oreille en lui disant : Gardez cet objet précieusement», l'ouvrage nous offre, au terme d'une profonde immersion dans la vie et l'œuvre du peintre, une première interprétation phénoménologique de ce célèbre incident.

Outre van Gogh, les auteurs s'attachent à deux autres passages à l'acte bien connus : le cas lise, patiente de Binswanger, qui «par amour envers son père» mit sa main dans le brasier et celui de Rudolf, auteur d'une tentative de meurtre, dont Véronique Blocquiaux expose l'analyse de Roland Kuhn, co-fondateur, avec Binswanger, de la Daseinsanalyse.

Ensuite est abordé l'épisode critique sous l'angle psychanalytique.

Entre destin et désir, déchiré entre le réel et le rêve, comment se situer sur l'échiquier du monde ?

La crise est parfois insidieuse : elle apparaît alors comme l'envers du passage à l'acte et peut prendre la forme d'une somatisation, d'un état dépressif, d'une fuite dans l'imaginaire.

Paradigme de la crise, le passage à l'acte soulève une question de fond qui parcourt tout l'ouvrage comme un fil rouge : faut-il l'inscrire dans une conception psychanalytique de l'homme, centrée sur le désir ou dans une approche phénoménologique, centrée sur la transcendance ?

Le présent recueil suggère qu'il ne s'agit pas de concepts antinomiques.