Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 196 pages
Poids : 324 g
Dimensions : 15.24cm X 22.86cm
ISBN : 978-2-7605-4082-8
EAN : 9782760540828
Passages de la prose, poésie dévoyée
Loranger «contre Mallarmé»
Quatrième de couverture
En 1942, soit cent ans après l'année où Mallarmé naît et Gaspard de la nuit paraît, Jean-Aubert Loranger s'éteint des suites d'un malencontreux accident qui met conséquemment un terme à son oeuvre. Bien qu'elle paraisse incongrue, voire fantaisiste, cette périodisation semble pourtant marquer les limites d'un passage esthétique particulier où se serait jouée la modernité formelle de la poésie au Québec. Dans la suite des possibilités génériques jadis ouvertes par Aloysius Bertrand, qu'il a connu au moins par le biais du Nigog, mais aussi à la lumière des formulations relatives à la «crise de vers» de Mallarmé, Loranger agence une oeuvre où les stratégies esthétiques découvrent une fabrique de la prose qui ne semble pleinement lisible que depuis le rapport ironique à la forme en vers qu'elle contribue à détourner. Cette fabrique agissant comme un mythe qu'il s'agit de débusquer, cet essai postule que l'intelligibilité procurée par l'organisation manifeste des signifiants formels et génériques, dans l'oeuvre poétique et narrative de Jean-Aubert Loranger, agit comme pensée de tout autant que comme pensée sur la littérature. C'est à cette condition que, en opérant une mise en forme des textes à partir de classements reçus (et acceptés pour tels) de la littérature française, Loranger a produit une oeuvre sans doute alors inédite dans notre littérature. Mais il a peut-être aussi surtout laissé une oeuvre profondément romantique, c'est-à-dire une oeuvre où compte précisément le rapport que l'art institue avec le présent.