Patrimoine et scénographie urbaine

À quoi sert le passé s'il ne prépare pas l'avenir ?

La commémoration des grands conflits armés n'a d'autre objectif que de rappeler cette volonté et d'éviter l'oubli. L'évolution de notre cadre de vie, ce patrimoine forgé tout au cours du temps, nous renseigne, nous enseigne, si l'on veut bien l'observer.

Photos anciennes et textes officiels des XIX^e et XX^e siècles ont été scrutés afin de comprendre les préoccupations d'une société, sa vision de la ville, ses « fils conducteurs », mais aussi ses rejets.

Source importante de documentation, les photos de l'IRPA prises par les Allemands en 1914-18 sont apparemment « neutres » et se veulent objectives. Mais elles ne le sont pas, ne fût-ce que par le choix du sujet photographié et du regard posé.

Les textes officiels, édictés par la municipalité pendant les deux derniers siècles, sont le reflet d'un contexte, d'influences et d'un « esprit du temps » en matière d'urbanisme.

Aujourd'hui, les maisons de Namur portent encore les traces qui ont marqué l'image de la vieille ville : une ville claire et lumineuse héritière de pratiques anciennes dans l'art de traiter les façades.

Par ailleurs, les spécificités de l'architecture des « faubourgs », quartiers d'habitation développés au tournant des XIX^e et XXe siècles, sont à redécouvrir. Le traitement subtil de leurs façades est à valoriser, dans toutes ses composantes techniques et esthétiques.

Mettre en exergue les qualités respectives de ces architectures, tant en centre ancien que dans les faubourgs : tel est l'enseignement des sources anciennes étudiées, enseignement qui suscite une « manière de voir la ville », ancrée dans l'histoire mais tournée vers le futur, vers une nouvelle scénographie urbaine.