Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 304 pages
Poids : 274 g
Dimensions : 15cm X 20cm
ISBN : 978-2-232-14763-0
EAN : 9782232147630
Paul Eluard, comme un enfant devant le feu
itinéraire d'un poète au XXe siècle
Quatrième de couverture
Paul Eluard apparaît souvent en autant d'images fixes dont la continuité est encore peu appréhendée : le surréaliste, le résistant, l'amoureux des femmes, l'ami des peintres, le stalinien... Dans l'imaginaire populaire, il est le poète de l'amour, mais aussi poète dans la Cité. Sa courte vie (1895-1952) est inextricablement nouée aux grands événements de son demi-siècle : il a connu deux guerres mondiales, les espoirs et les tragédies des années 1930 entre Front populaire et montée des fascismes, le délitement des empires coloniaux comme l'enfermement idéologique de la guerre froide. De l'apprentissage de la révolte à l'engagement politique, Eluard n'a cessé de prendre sa part, pour le meilleur et pour le pire, dans les combats et les débats de son temps.
Soixante-dix ans après la mort du poète, Olivier Barbarant et Victor Laby retracent ici son itinéraire intellectuel et politique, loin des approximations ou des réductions partisanes. De l'enfance choyée à la rébellion Dada, de la revue Littérature à l'adhésion au Parti communiste, de la fraternité humaine à la tyrannie stalinienne, ils déroulent le fil des événements publics et intimes qui, réunis, permettent de saisir les convictions d'Eluard, ses espérances, et comment l'Histoire les aura, ou non, trahies.
« De quoi Eluard est-il le nom aujourd'hui ? Trop souvent la singularité des êtres se trouve a posteriori piégée par des règlements de comptes dont ils sont malgré eux devenus les emblèmes. D'autant plus qu'à côté du discours amical des biographes, Eluard est devenu l'instrument de batailles idéologiques, de dénonciations au moins surannées. L'écrivain n'a pas à être excusé, pas plus que les amateurs de sa poésie n'auraient à se poser en avocats ou en psychologues. Mais la clôture idéologique dans laquelle il s'est trouvé saisi (lui qui est mort, en 1952, avant Staline même) n'a pas non plus à être rejouée dans une époque où elle appartient désormais au passé.
Plus intéressant s'avère de comprendre comment, comme nombre de ses contemporains, le poète a choisi de s'engager, comment il en est venu à le faire, et pourquoi le héros de la Liberté dans la nuit de l'Occupation s'est retrouvé peu de temps après le complice aveugle d'une tyrannie. »