Paul Klee

Le livre s'ouvre par une rêverie sur la mort, sur le travail de la mort dans l'œuvre de Paul Klee lui-même. Et il s'achève par une méditation, qui suit celle de l'artiste, sur la pensée de l'infini en peinture. Dans l'entre-deux, il convoque les obsessions majeures de l'œuvre : les spéculations visuelles de Paul Klee sur le nombre, sur la musique, sur la couleur, sur la genèse formelle. Mais cette œuvre, si réfléchie, est aussi, constamment, en attente d'un imprévu. L'artiste attend de son travail qu'il fasse naître, au bout de son pinceau, des figures de hasard où lui-même pourra lire ce qui obsède en leur fond ses pensées.

Dans l'art, tel est toujours l'ouvrage. L'œuvre de Paul Klee, écrit Marc Le Bot, démontre avec éclat «ce qui est en jeu dans tous les arts de tous les temps mais que l'art de notre siècle, sans doute parce que les circonstances tendent à l'isoler de la vie publique, aura eu pour tâche historique d'énoncer : ce que nous nommons "art" est cette activité de la pensée où les hommes, dans la jubilation ou la douleur, affrontent par défi leur destinée».