Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 213 pages
Poids : 337 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-8251-3734-5
EAN : 9782825137345
Pays natal
Quatrième de couverture
A l'aube du XXe siècle, tandis que dans les grandes capitales de l'Europe occidentale, des ouvriers, hier encore paysans, s'éreintent à travailler sous le joug de l'industrie, oeuvrant à la promesse d'une nouvelle civilisation, dans les régions des Balkans, encore sous domination ottomane, des hommes ne cessent de revivre leur tragique soit de liberté.
C'est ainsi que les personnages de Stankovié portent en eux l'avènement d'une aube avortée par l'asservissement à un empire à l'agonie, et vaincue d'avance par un empire en devenir.
L'oeuvre de Stankovié est parcourue d'hommes et de femmes qui attendent - attendent le miracle de la vie - jusqu'à ce que, l'âme étouffée par la réalité devenue impossible à vivre, ils sombrent dans la seule issue qui leur paraît ne pas offenser Dieu : la résignation. Seuls les plus âpres se rebellent contre l'univers, par une énergie du désespoir refont surface, et, au-delà de toute morale humaine, opposent à tous et à tout leur droit à la vie.
« Il rêvait d'une littérature, si je puis la nommer ainsi, faite de sèves rares et précieuses : un immense chêne humain, avec de profondes racines ramifiées dans la terre et un faîte majestueux, mais qui est blessé, et qui recouvre et protège sa plaie, jour et nuit, d'une sève résineuse odorante, son propre sang. Cette sève s'écoule goutte à goutte, et sourd de l'être tout entier, du tréfonds originel le plus sensible. Du plus précieux de son être, là où est l'instinct de vie. Sa sérénité, sa confiance, sont blessées. Mais la nature s'est rebellée. Combien est plus vivifiante cette sève que toutes les grappes de fruits qui font ployer les branches. Que toutes ces pommes et poires, dons d'une généreuse et tendre nature, dans d'idylliques vergers. C'est cette sève qui est précieuse et pérenne. Or, on la tenait pour quelque chose de négligeable. Une telle littérature exige une ferveur créatrice absolue. C'est cela la véritable pérennité. »
Stanislav Vinaver, extrait de la postface.