Rayon Deuxième Guerre mondiale
Pearl Harbor

Fiche technique

Poids : 50 g
Dimensions : 16cm X 22cm
ISBN : 978-2-84259-953-9
EAN : 9782842599539

Pearl Harbor


Collection(s) | Petit guide
Paru le

Quatrième de couverture

Quelques questions

Tout d'abord se pose la question de comprendre pourquoi l'amiral Nagumo lance l'attaque le 7 décembre alors qu'il sait, grâce à ses espions sur place, que les porte-avions américains ne sont pas au rendez-vous : en fait, pour garder l'indispensable effet de surprise, Nagumo a été obligé de limiter les reconnaissances aériennes et il ignore où se trouvent ces porte-avions qui d'ailleurs ne constituent pas le principal objectif. Pourquoi ne donne-t-il pas suite à la demande d'une troisième vague d'assaut qui aurait parachevé la destruction de la base aéronavale ?

Il n'y a évidemment plus d'effet de surprise et la seconde vague a subi des pertes non négligeables du fait de la DCA de l'île ; de plus, trop de temps serait nécessaire pour récupérer, réarmer, relancer les appareils et les faire revenir sur les porte-avions avant la tombée de la nuit. Prudent, Nagumo veut se mettre à l'abri d'une contre-offensive alors qu'il se trouve lui-même à l'extrême limite de ses capacités logistiques : c'est pourquoi, considérant que le principal objectif est atteint, il donne l'ordre de rentrer au Japon.

Ce comportement lui sera reproché car la base de Pearl Harbor redeviendra rapidement opérationnelle : la remise en état du porte-avions Yorktown gravement endommagé à la bataille de la Mer de Corail - du 4 au 8 mai 1942 - sera réalisée en 72 heures par des centaines d'ouvriers travaillant nuit et jour, ce qui lui permettra de participer à la bataille de Midway du 4 au 6 juin.

Autre question : pourquoi la base de Pearl Harbor était-elle si mal protégée, en dépit des avertissements donnés par les services de renseignement américains, britanniques, hollandais et même russes, alors que des exercices avaient montré en 1932 la vulnérabilité de la base à une attaque aérienne ?

L'isolement des Hawaï au milieu du Pacifique ne suffit pas à expliquer la torpeur de ce dimanche 7 décembre : négligence des autorités militaires locales qui seront limogées, suffisance des états-majors qui ignorent les progrès de l'aéronavale japonaise, compétition entre les services de renseignement ?

L'absence providentielle, ce jour-là, des porte-avions américains entraîne une nouvelle question : en effet, l'Enterprise se trouve à 300 kms de Pearl, le Lexington est en train de livrer des avions à Midway et à Wake et le Saratoga est en cours de réarmement à San Diego.

La réponse des autorités navales sur ces mouvements est peu claire et conduit à une autre question, toujours très controversée : Roosevelt, averti que la menace japonaise sur Pearl Harbor était imminente, aurait-il délibérément demandé le départ des porte-avions et laissé détruire les cuirassés, dont la plupart étaient obsolètes ? Si oui, aurait-t-il alors sous-estimé la force de l'aéronavale japonaise ? L'indignation du pays lui aurait-elle permis de se lancer dans la guerre contre les puissances de l'Axe ? Rien ne permet d'établir ces hypothèses qui paraissent d'autant plus fantaisistes que les cuirassés étaient considérés à ce jour, par les amirautés japonaise et américaine, comme la seule force de dissuasion. A l'inverse, on peut considérer que Roosevelt, persuadé que la guerre avec le Japon était inévitable, a fait traîner les négociations pour gagner du temps afin que l'énorme programme de réarmement initié dès 1940 prenne de l'ampleur.

Avis des lecteurs

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