Penser l'être de l'action

Maurice Blondel (1861-1949) est largement connu du public pour sa thèse sur L'Action (1893), dans laquelle le grand philosophe français démontait l'appareil complexe des pratiques enchevêtrées de l'homme, pour établir avec fermeté le dialogue dynamique de la volonté voulue et de la volonté voulante.

On sait moins que le même Blondel, après quarante ans de maturation et d'enrichissement de sa réflexion philosophique, a produit l'œuvre qui était la plus importante à ses yeux, en quatre parties et sept volumes : la Trilogie de La Pensée, L'Etre et les êtres, L'Action, et les livres sur L'Esprit chrétien.

Dans ces ouvrages, insuffisamment connus et philosophiquement majeurs, Maurice Blondel développe une métaphysique intégrale de l'intériorité et de la transcendance, appuyée sur une méthode d'implication qui n'outrepasse pas les phénomènes ni n'excède les droits de la raison.

C'est à ce réalisme spirituel, dont un style d'écriture un peu suranné a longtemps celé le clair rayonnement et les chaudes radiations, que prétend revenir le collectif sur «La métaphysique du "dernier" Blondel». Il aborde successivement : l'architectonique de l'œuvre dernière, le concept fondamental de la métaphysique blondélienne, les thèmes de la dernière philosophie blondélienne, des approches comparatives et des prolongements dialogaux, pour s'achever par un retour au premier Blondel à la lumière de la Trilogie,

Les auteurs qui ont participé à ce livre comptent souvent parmi les meilleurs spécialistes internationaux de Maurice Blondel. Ils contribuent, à travers cette publication, à un véritable tournant dans les études consacrées à cet auteur dont la dernière philosophie a été injustement négligée.