Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 125 pages
Poids : 180 g
Dimensions : 13cm X 17cm
EAN : 9782070735037
Petit traité sceptique sur cette commune façon de parler
n'avoir pas le sens commun
Quatrième de couverture
Héritier et disciple de Montaigne, magistrat qui professait une «aversion naturelle» pour la jurisprudence, voyageur curieux des cultures et moeurs étrangères, lecteur omnivore, François de La Mothe Le Vayer (1588-1672) fut longtemps un grand seigneur indolent qui suivait sa seule inclination vers le plaisir. «Honnête homme et bonnes moeurs, soutenait-il, ne s'accordent pas ensemble.» Il n'avait pas, à quarante ans, publié le moindre ouvrage, se retrouva sur le tard, et comme incidemment, précepteur de Monsieur, puis du jeune Louis XIV, écrivit un Hexameron rustique longtemps mis à l'index pour son indécence. Devenu intarissable, il publia un Dialogue sur les rares et éminentes qualités des Asnes de ce temps, un ensemble de Petits traités - dont certains rassemblés sous le titre «La Promenade» - et une suite de Dialogues faits à l'imitation des anciens sous le pseudonyme d'Orasius Tubero.
Le lecteur trouvera dans les pages de ce sceptique intransigeant un antidote salutaire aux pseudo-évidences et à l'universalisme creux qui cimentent l'unanimisme médiatique d'aujourd'hui. Car le «voluptueux incrédule» ne se pose pas seulement la question de la nature du sens commun, mais celle aussi de savoir si notre définition même de la réalité ne tient pas finalement à de pures, de multiples, de contradictoires «façons de parler».
Le Petit traité prend place, avec les Confessions de Jean-Jacques Bouchard, dans la «Bibliothèque des Libertins Érudits» du Promeneur.
Édition et postface de Lionel Leforestier
Document de couverture: D'après une illustration de Benjamin Rabier pour les Fables de La Fontaine.
«Patiemment, amoureusement, il s'était composé un caractère. Le caractère, d'abord, d'un original qui demeurait indifférent aux usages de son temps, s'habillait de panne comme un astrologue ou un ministre, se chaussait de bottes quand tout le monde portait des souliers, et affectait la distraction jusqu'à cheminer, pendant ses promenades, le regard perdu dans la forêt des enseignes ou dans les mystères du ciel.»
René Pintard, Le libertinage érudit, 1983, 132.