Pierres magiques et pierres guérisseuses

Croyances ou thérapies expérimentées dans le quotidien secret des terroirs du siècle dernier à propos de ces petites pierres, galets aux couleurs, formes, incrustations évocatrices de maladies, et que l'on gardait précieusement, qui se transmettaient avec les recettes curatives. Pierres talisman, pas forcément précieux gemmes, comme l'émeraude ou le saphir, mais qui l'étaient pour leurs détenteurs.

Pour ce qui lie l'homme aux pierres, il est deux types de croyances : celles qui consistent à croire qu'au même titre que le végétal, le règne minéral est source de bienfaits, vrais trésors de santé, par ingestion, pulvérisation, immersion, ou autres talismans dont les pouvoirs anticipent les maux avant de les soigner ; et celles qui font que les vertus médicinales et protectrices des pierres peuvent se concevoir parce qu'elles participent du spirituel et du sacré.

Déjà Aristote et Pline croyaient aux vertus médicinales, voire divines, des pierres. Ils étaient, convaincus que le hyacinth chassait l'insomnie, que la cornaline et l'agate rendaient d'humeur joyeuse. Sans oublier la turquoise qui contrecarre ou adoucit les chutes, entorses, foulures, tandis que l'améthyste s'opposerait aux troubles de l'ivresse.

Seize siècles après, les croyances restent entières, et s'enrichissent de nuances : la calcédoine ferait gagner les procès, la cornaline calmer le flux du sang, l'hyacinth protèger de la foudre, la topaze dompter les passions lunatiques, et la turquoise profiter contre les défaillances du coeur. Le saphir préserverait de la peur et conserverait les membres vigoureux, alors que l'émeraude pendue au col, contregarderait du mal Saint-Jean.