Plus gros que le ventre

Tout commence devant la vitrine d'une pâtisserie viennoise, où une mystérieuse dame en noir - nous n'apprendrons son nom, la comtesse Hohenembs, que plus tard - invite la narratrice, une jeune femme d'une trentaine d'années, à partager avec elle un kouglof. Quoi de plus anodin qu'un kouglof ? Sans trop savoir pourquoi, cette dernière accepte et la suit dans un appartement à l'atmosphère confinée dans lequel s'amoncellent portraits et médaillons de l'impératrice Sissi.

Cette invitation est bientôt suivie d'une autre, puis de promenades et visites de musées qui s'avèrent n'avoir d'autre but que de subtiliser des objets ayant appartenu à l'impératrice, comme sa seringue à cocaïne. À mesure que s'intensifient ces expéditions tout extravagantes que délictueuses, « la » Hohenembs resserre son emprise sur la narratrice, dont elle a fait, à son corps défendant, sa complice. Plus la première, telle une Veuve Noire, tisse sa toile autour de la seconde, et plus celle-ci, véritablement vampirisée, succombe à des rechutes dans une boulimie dont elle se croyait préservée depuis longtemps. Rechutes elles-mêmes ponctuées de séances de vomissement, pour lesquelles la narratrice met au point un certain nombre de techniques de plus en plus perfectionnées.

Roman de l'addiction et de la dépossession de soi, thriller aux rebondissements inattendus,... plus gros que le ventre entretient, dans un style sobre et sensible non dépourvu d'humour, un suspense que rien, de la première à la dernière page, ne vient démentir.

« Il n'y a qu'à Vienne qu'on puisse imaginer un thriller aussi facétieux. »
Kultur Spiegel, décembre 2007

« Une fois refermé ce thriller, aussi impérial dans son style que dans sa thématique, aucun kouglof n'aura plus le même goût. » Volltext, n° 6, 2007