Plutôt que rien !

Une heure Avant le thé

« Tu t'es heurté alors à une histoire, une vie magnifique et lamentable, simple et déchirée, l'histoire d'un homme, toi, que beaucoup déjà t'ont racontée, en se trompant, souvent, l'histoire de cette vie que tu as vécue ».

François Poirié est mort en juillet 2017, laissant ses manuscrits inachevés, brouillons raturés et gribouillis variés, ébauches d'un ou de plusieurs ouvrages, destinés sans doute à constituer un bilan, après avoir abandonné la Candeur qui le préoccupait depuis longtemps !

Dominique Paoluzzo les a déchiffrés, leur a restitué la vie qu'ils enfermaient pour en faire un dialogue sans ligne directrice, sans contours précis, comme la vie elle même, faite de fragments, tel un cheminement titubant entre ses souvenirs et ceux de François, des années soixante jusqu'à maintenant, sortie de secours par l'Hôpital Georges Pompidou.

François convoque son enfance, ses doubles et ses reflets, ses proches et ceux qui sont plus loin, et tous les auteurs qu'il a connus ou admirés, caché derrière son avatar : Paul Destrilles, Dominique lui répond avec la voix de Bianca, son propre double, entre tendresse et dérision, parce qu'en fait, pour elle « Rien n'était fini, le sable appelle toujours de nouvelles constructions. »

Le nom de la collection est emprunté au roman de Vladimir Nabokov Ada ou l'ardeur, Chronique familiale « Bien sûr le mot d'ordre est détruire et oublier, mais tu sais, nous aurons encore une heure avant le thé».