Poèmes de mémoire des mondes juifs perdus

Poèmes de mémoire des mondes juifs perdus

Dans chacun de ses premiers ouvrages, Charles Ebguy a toujours témoigné d'une sensibilité particulière au monde juif à travers ses références régulières aux images de la Bible, ses souvenirs d'enfance, l'évocation des figures familiales, ses voyages sur les traces des communautés juives disparues, ....

Si ce nouveau recueil inclut de nombreux inédits, notamment une longue odyssée en Galicie - Bucovine, il peut aussi constituer une forme d'anthologie personnelle de ses textes consacrés à des mondes qui ne sont plus. Dans chacun d'entre eux flotte donc un goût de cendre et de pierre. Les poèmes, les uns après les autres, se peuplent et s'emplissent de fantômes, permettant d'entendre en même temps la menace de l'obscur et le surgissement d'une présence essentielle. Cette poésie, habitée d'ombre, relève, inlassablement, les traces de l'absence de présence, et de la présence de l'absence.

« Et je marche et je tombe
Attaché à la vie
Par le fil de la mort »

« Il m'a donné le temps / Pour rendre avant la nuit » dit Charles Ebguy à propos de son père. « Poèmes de mémoire des mondes juifs perdus » est sans nul doute, au-delà de la nécessité d'une transmission de génération en génération, sa manière de rendre, rendre aux mondes passés l'essence qui leur a été prise et donner aux mondes futurs le sens dont on a voulu les priver. Alors pourra s'instaurer un autre temps, tout à la fois le temps du poème et le temps de la mémoire, loin du bruit et de la fureur de l'Histoire des hommes.