Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 261 pages
Poids : 330 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782845861763
Poétique baroque de la Caraïbe
Quatrième de couverture
Enorme, anormal, difforme ou sinueux, le thème baroque se développe au mépris des limites, cadres de l'image, marges de la page, frontières des genres ou des tonalités. N'y aurait-il pas, dès lors, une affinité entre le baroque et la mise en question de la loi ?
En effet, dans une région du monde où la loi s'est sentie comme endeuillée, coupée de son principe, ou pervertie par la dégradation colonialiste de l'autorité, les pères fondateurs manquent, les pères, en général, font défaut. On peut s'en réjouir. La fête carnavalesque, le monde à l'envers qui règnent au début du roman d'Alejo Carpentier, Le Siècle des lumières, le prouvent assez. On peut également regretter le Père, en faire son deuil, ou le reconstruire. Les œuvres de Daniel Maximin aspirent à se «libérer du paternalisme, de la loi du retour des pères», tout en saluant les pères spirituels que sont Delgrès ou Ignace, Rosan Girard, Frantz Fanon ou Aimé Césaire. Edouard Glissant, quant à lui, tentait, dans ses premiers romans, de renommer le Père.
Entre une liberté merveilleuse et l'angoisse du vide, le baroque mène ainsi la folle sarabande de l'écriture et de la musique. L'écrivain n'est-il pas à l'image de ses personnages, ivre des pouvoirs de l'imaginaire, se livrant à la transgression joyeuse, et cependant inquiet de découvrir une «loi symbolique», ou une «loi d'expression», dans le langage d'Edouard Glissant ?