Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 308 pages
Poids : 485 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-343-13202-0
EAN : 9782343132020
Poïèse-autopoïèse
art et systèmes
Quatrième de couverture
Cet ouvrage a pour vocation d'explorer une dimension particulièrement féconde de la relation entre les arts contemporains et les technologies actuelles, et, tout particulièrement, les technologies du numérique. Il se propose de construire une réflexion sur la façon dont ces technologies interrogent spécifiquement les processus de création artistique et, réciproquement, comment les démarches artistiques, dans la singularité de chacune, interrogent les enjeux conceptuels et sociétaux de ces technologies. Le propos est de mettre en articulation le concept de poïèse et celui d'autopoïèse. La poïèse renvoie à l'idée de faire, fabriquer (de poieien, faire). Dans le domaine artistique, la poïèse correspond au processus d'effectuation de l'oeuvre. Cela comprend autant les processus mentaux mis en oeuvre dans le processus, que la transformation de la matière (ou de l'énergie) qui résulte de ces processus, et les allers-retours dialectiques que suppose nécessairement ce dispositif. L'autopoïése définit, littéralement, ce qui se fait soi-même. Initié par Varela, notamment, le concept d'autopoïèse définit les systèmes vivants. Il est utilisé aussi pour définir les systèmes informatiques de type génératif qui ont une capacité d'évolution autonome, d'évolution par apprentissage. La création artistique contemporaine est de plus en plus concernée par la question de l'autopoïèse, soit parce qu'elle utilise des programmes génératifs, soit parce qu'elle utilise les systèmes vivants (manipulations génétiques, cultures de tissus...) soit, enfin parce que les représentations du réel qu'induit le concept d'autopoïèse sont une donnée paradigmatique qui préside en tant que telles à un certain nombre de démarches qui ne reposent pas nécessairement sur l'utilisation de ces technologies. L'hypothèse est que l'utilisation des systèmes autopoïétiques dans le cadre d'une démarche artistique décentre le rapport de l'artiste à l'oeuvre dans sa poïèse puisqu'il ne se situe plus dans une logique de représentation du réel mais de présentation (de production ?) de réel. L'artiste reste concepteur, mais délègue la poïèse à un dispositif systémique processuel. La question est de savoir alors s'il y a transformation ontologique de la posture de l'artiste par rapport au processus poïétique, et, par-delà, comment cette posture continue d'inscrire sa singularité par rapport au système lui-même.