Poincaré et la robotique

Poincaré et la robotique :
Les géométries de l'imaginaire

Le texte d'Henri Poincaré qui fait l'objet de la présente étude montre comment la géométrie est issue de l'expérience sensible du mouvement dans notre rapport au monde, et la dépassant, s'impose à nous comme objet idéal, forme de notre entendement. De là, Poincaré encourage le scientifique face aux mystères des phénomènes naturels à se laisser guider par l'expérience dans un choix quelle ne [lui] impose pas, et à reconnaître non quelle est la géométrie la plus vraie, mais quelle est la plus commode. Ce faisant, il ne le sait pas, mais il rend compte aussi de la pratique du roboticien.

Nous verrons par quelles ruses il a fallu passer pour qu'une voiture puisse se garer toute seule et qu'un robot humanoïde se mette à marcher. Les attendus de Poincaré nous ouvrent de fait les portes de l'imaginaire.

Coordonner les services des géomètres mathématiciens, des linguistes de la pratique poétique, des physiologistes du cerveau, des anthropologues de l'artisanat, des chorégraphes et danseurs, des techniciens de la robotique, et pourquoi pas des poètes eux- mêmes. Les faire entrer en dialogue, bousculer les frontières, promouvoir le développement d'une poétique du mouvement humain qui se jouerait de son caractère ineffable : voilà qui pourrait faire l'affaire.

La beauté d'un texte s'éprouve, c'est une aventure dont la jouissance tient à la magie du style. Cette collection se réfère à Léo Spitzer, l'auteur d'Études de style, dont la critique se réclame d'une lecture obstinée et confiante de l'oeuvre.

Un auteur (critique littéraire ou non) analyse une pièce d'étude, poème ou court chapitre, qu'il a goûtée avec passion. Il revient sur cette expérience et mène l'enquête, il interroge les mots, le rythme, la musicalité de la phrase, de la syntaxe ; il tente de déchiffrer l'énigme d'un style porté à incandescence.