Serie : Politique africaine. Vol 67
Paru le 01/01/1997 | Broché 156 pages
Public motivé
Été 1996. Les Français découvrent, lors de l'assaut policier de l'église Saint-Bernard à Paris, les « sans-papiers » africains. Les Africains francophones tombent des nues en constatant comment les traitent ceux qui les ont colonisés. Bien que représentant moins de 7 % des migrants installés en France, ils ont subi l'épreuve des politiques d'endiguement, depuis 1975, qui se renforcent à chaque alternance politique. Le contrôle toujours plus strict de l'immigration est l'objet de surenchères en période de récession économique et de montée de l'extrême droite, malgré les atteintes aux droits de la personne qu'il implique. La France donne ainsi d'elle une image négative, réduisant sa capacité d'attraction. Dans le même temps, les candidats à la migration augmentent dans une Afrique mal développée et marginalisée où ajustement structurel, guerres civiles et restaurations autoritaires précipitent les départs.
Quel est l'enjeu réel de cette politique de l'immigration supposée pourchasser les clandestins ? Favorise-t-elle l'intégration des migrants installés ? L'économie « sans frontières » peut- elle s'accommoder de mesures de fermeture de ce type ? La politique de retour comme le développement des régions d'origine ne sont pourtant pas de nature à amoindrir cette pression migratoire qui s'exerce sur l'Europe. L'Afrique du Sud de Mandela, plus proche, est-elle susceptible de recevoir les flux prévisibles ? Quel est le prix à payer pour ces mesures qui découragent les élites de venir dans l'Hexagone ?
Avec ce dossier, Politique africaine s'interroge sur les rapports de la France avec les migrants africains présents sur son territoire.
La rubrique « Débats » aborde deux aspects importants dans l'étude du politique en Afrique : les difficultés de l'expression de la marginalité politique, voire de l'opposition politique, ainsi que le rôle économique, social et politique des grandes commerçantes africaines.
