Rayon Sciences politiques
Politique et au-delà : entretien avec Philip Armstrong et Jason E. Smith

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 52 pages
Poids : 97 g
Dimensions : 13cm X 22cm
ISBN : 978-2-7186-0845-7
EAN : 9782718608457

Politique et au-delà

entretien avec Philip Armstrong et Jason E. Smith


Collection(s) | La philosophie en effet
Paru le
Broché 52 pages
Philip Armstrong, Jason E. Smith
Tout public

Quatrième de couverture

Soumettre d'abord l'analyse du philosophique à la rigueur de la preuve, aux chaînes de la conséquence, aux contraintes internes du système : articuler, premier signe de pertinence, en effet. Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets « formels » - « vêtements » ou « voiles » du discours - « institutionnels », « politiques », « pulsionnels », etc.) : en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en effet.

Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique - le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s'approprier comme ses propres objets (autres « discours », « savoirs », « pratiques », « histoires », etc.) assignés à résidence régionale : délimiter la philosophie en effet.

Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique : faire travailler la philosophie en effet.

L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom : produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistante d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet.

Du pouvoir, il y en a toujours. Et de la passion pour, et de la passion contre. Et toujours il y a de la violence, qui n'est pas le pouvoir. Nous ne savons plus rien de la fonction symbolique d'un pouvoir (et il est vrai que les fascismes nous ont bien instruits d'un certain usage du symbole), et plus rien de son « sens » : pour nous, la passion du pouvoir n'est qu'une passion mauvaise, « triste » dirait Spinoza, voire morbide ou perverse. En méconnaissant le pouvoir, on ouvre les portes à la violence. En répétant qu'il faut une politique, on se trompe sur la raison profonde de la violence : elle vient de la décomposition du sens et de tout ce qui faisait repère pour du sens.

On dit que l'image de la politique se dégrade. C'est vrai, mais ce n'est pas l'« image », c'est la politique elle-même qui est très mal en point. Si elle n'assure plus la reconnaissance du sens, il nous faut commencer par ouvrir une autre voie vers celle-ci. Il faut une révolution non pas politique mais de la politique ou bien par rapport à elle. Tout simplement ( !) une autre « civilisation », ce qui veut dire avant tout, bien sûr, un autre mode de reconnaissance du sens.

Mais si ce dernier, dans sa circulation infinie, n'est ni donné ni à produire comme une conclusion qui serait à son tour, pour finir, donnée, alors il faut que la politique se tienne en réserve du sens : qu'elle se comprenne comme le service de la communauté et non comme son principe et sa fin.

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