Rayon Banlieues et cités
Polygone en force : une histoire du Polygone

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 215 pages
Poids : 350 g
Dimensions : 21cm X 27cm
ISBN : 978-2-84960-566-0
EAN : 9782849605660

Polygone en force

une histoire du Polygone


Paru le
Broché 215 pages
préface Marie Amalfitano
Tout public

Quatrième de couverture

Deux rénovations urbaines de taille ont reconfiguré totalement un quartier entier, événement majeur dans l'histoire contemporaine de Strasbourg. Le Polygone a gagné le droit à une reconnaissance pleine et entière dès lors que la politique de la ville affirma son ambition d'en l'aire un « quartier comme les autres ». Ainsi, le Polygone se dévêt de son image aéro-militaire, la seule ayant retenu l'attention des historiens, pour devenir un vrai quartier strasbourgeois riche d'une histoire originale et unique.

Raconter l'histoire moderne du Polygone, c'est s'affranchir de tout apparat architectural, puisque inexistant, pour se concentrer sur l'aventure humaine et urbaine.

Cette aventure prend naissance dès 1946 pour évoluer au fil des décennies. Cité d'urgence, cité provisoire, quartier défavorisé, selon les terminologies qui se sont succédées dans le langage administratif, le Polygone est avant tout un quartier ouvrier. Mais pas seulement. Le lecteur découvrira au fil de pages de ce livre toute la complexité des installations familiales qui se sont succédées en un demi siècle. Il découvrira, à travers ces installations, l'existence d'une population méconnue et souvent rejetée : les Gens du voyage. Cette population du Polygone. à l'origine composée d'Alsaciens à la rue puis de réfugiés d'Algérie, s'est modifiée petit à petit avec l'arrivée de familles de Yéniches, de Manouches et de Gitans espagnols. Il y a autant d'histoires du Polygone qu'il y a d'histoires familiales et tenter de dégager un destin commun est un des paris de ce livre.

La forme de ce livre a autant de sens que le fond. Dire l'histoire de ce quartier équivaut à mettre ce livre sur la place publique. Et son auteur au centre des regards. Il était primordial que cette histoire puisse être accessible à tous et d'abord aux habitants eux-mêmes. La présence de dessins s'appuyant sur des scènes réelles du Polygone permet de détourner les interdits culturels qui auraient parfois prévalu à la diffusion de telle ou telle photo et rend l'ouvrage en tout ou partie accessible à tous, quand tous n'ont pas un accès facile à l'écrit. La présence nommée des habitants (quand elle est possible) est une façon d'inscrire les familles dans cette histoire. Avec le risque assumé de quelques omissions !

Elargir cette étude aux persécutions ainsi qu'à certains éléments culturels des Voyageurs sédentarisés, comme la religion, l'école ou la musique semblait couler de source et est en cohérence avec l'objet premier de ce livre. Aucun quartier de Strasbourg n'a vu passer dans ses maisons autant de musiciens prestigieux, en une trentaine d'années, qu'au Polygone.

Enfin, ce livre s'est imposé à l'auteur dans l'urgence.

Les bouleversements urbains de ces dix dernières années se sont chargés d'effacer progressivement toute trace du passé et aucun habitant du Polygone n'a pu faire, à ce jour, le deuil d'un univers définitivement rasé par les engins de chantier. Ce livre se veut donc un premier témoignage de ce monde disparu, en appelant d'autres, afin que cette histoire strasbourgeoise prenne toute sa place dans le patrimoine alsacien.

Biographie

Parisien d'origine, Eric Faure rencontra les premiers « Romanichels » ainsi qu'on les désignait par ignorance, quand ils venaient à faire halte dans le petit village percheron où sa famille y avait acquis une résidence secondaire.
Après des études à l'Ecole Normale d'Instituteurs de Caen, Eric Faure resta 4 ans en Normandie avant de rejoindre l'Alsace. Son premier poste strasbourgeois, à l'école maternelle Guynemer, lui fit découvrir le Polygone dès 1983. Nommé directeur d'école au Polygone 10 ans plus tard, il fut le premier enseignant à faire défiler les enfants de l'école à la cité des Aviateurs, ce qui prit un sens tout particulier dans un quartier rejeté pur tous. Les liens tissés avec les familles manouches et yéniches, puis gitanes espagnole, lui firent apprécier toute la richesse de ce quartier stigmatisé car trop méconnu. Il devînt président de la toute jeune association Lupovino en 1996, responsabilité qu'il continue d'assumer jusqu'à aujourd'hui.
Depuis 2015, il est aussi président de la RESU, association laïque d'éthique protestante du Neuhof, qui accueille les initiatives des associations de ce quartier et qui permet à une communauté de Voyageurs Roms de se réunir 3 fois par semaine.

Avis des lecteurs

Du même auteur : Eric Faure

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