Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 200 pages
Poids : 316 g
Dimensions : 16cm X 23cm
EAN : 9782825118184
Portrait de Czapski
Quatrième de couverture
Dans son Portrait de Czapski, Wojciech Karpinski nous restitue les multiples facettes d'un homme connu surtout pour la part qu'il a prise à l'histoire de la Pologne et de l'Europe du XXe siècle. Mais la gloire et la reconnaissance publiques peuvent parfois recouvrir une injustice. Telle peut être l'une des leçons du livre que Wojciech Karpinski a consacré à la grande figure de Joseph Czapski (1896-1993). Il montre avec une totale empathie avec son sujet que la considération unanime accordée au rôle historique de Joseph Czapski dans les relations polono-russes, à l'auteur de Terre inhumaine, à l'un des fondateurs de Kultura, au collaborateur du général Anders, a laissé peut-être dans l'ombre une oeuvre littéraire et picturale qui compte parmi les plus grandes du XXe siècle.
Wojciech Karpinski s'est attaché à reconstituer ce lien rompu entre l'oeuvre et son auteur, entre l'Art et la Vie. Il éclaire la nature profondément dialogique de l'écriture et de la pensée de Czapski en décryptant les milliers de pages du journal que celui-ci a tenu toute sa vie. Il en ressort surtout une extraordinaire liberté qui ne se laisse brider par aucune idée préconçue, aucun parti pris, une liberté qui est la seule voie vers la vérité des oeuvres et des êtres. Czapski s'est nourri de ses immenses lectures et a engagé une confrontation féconde avec les auteurs et les peintres qui constituaient un défi pour lui.
Ce livre est le résultat de plusieurs dizaines d'années de contacts avec l'oeuvre et la personnalité de Czapski. En empruntant à Czapski un renouvellement de la représentation picturale et littéraire qui, chaque fois, recrée le monde, Karpinski se retrouve lui-même, fait revivre par la magie de l'écriture une réalité perdue. Cette remémoration quasi proustienne fond de manière indissoluble la réceptivité de Karpinski lui-même, sa propre vision, au regard de Czapski sur la nature, sur la culture, sur les objets et les scènes de la vie quotidienne, à son dialogue perpétuel avec les tableaux, avec les textes. Dans son Portrait de Czapski, Wojciech Karpinski rend palpable le mouvement de métamorphose d'une réalité, d'une identité qui se remet inlassablement en question, qui, selon la devise de Goethe, adoptée par Czapski, sans cesse «meurt et devient».
Alexandre Grine Le détroit des tempêtes
Un banquet dont le raffinement le dispute au macabre, une impitoyable chasse à l'homme sur une île déserte, un adolescent affrontant tour à tour les pirates, l'amour et la tempête, un citadin fuyant le monde pris à partie par des fermiers jaloux, un terroriste en guerre contre l'humanité entière, un aventurier en quête d'un mystérieux secret dans une ville dévastée par la peste, un étudiant trop heureux en amour pour gagner à un jeu dont il ignore les règles, un chasseur retrouvant appétit de vivre au milieu d'une sanglante hécatombe de soldats, l'auteur enfin, en personne, qui d'un coup de revolver se débarrasse de lui-même travesti en démon... telles sont les prodigieuses aventures que le lecteur verra conter au fil de ces neufs récits palpitants, publiés entre 1909 et 1913 par Alexandre Grine, maître du rêve, homme libre, et audacieux militant de la liberté de rêver. Neufs récits, neuf concentrés d'action, d'amours fous, de violences diverses et autres cruautés, par lesquels l'auteur semble démontrer que si «l'homme est inhumain», le salut de l'humanité réside peut-être dans la précieuse étrangeté de chaque individu. Au reste, au pays imaginaire du Grineland, ce ne sont point des soldats que les héros de ce livre se plaisent à trucider de si bon coeur, mais bien des uniformes, point des idées qu'ils mettent à mal mais des systèmes et des dogmes. Jamais on ne les verra s'enrégimenter sous quelque bannière que ce soit, ni confondre liberté et crime, littérature et propagande: les personnages de Grine sont prêts à mourir plutôt que de renoncer à l'image rêvée qu'ils ont du monde. En ce début de siècle où jamais la terre ne fut si menacée de perdre son visage, ces simples histoires sonnent comme autant d'appels à la résistance.