Fiche technique
Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 1289 pages
Poids : 1406 g
Dimensions : 17cm X 25cm
ISBN : 978-2-271-07987-9
EAN : 9782271079879
Portraits
édition critique
Quatrième de couverture
Au printemps 1957, en pleine guerre d'Algérie, un jeune écrivain juif de Tunisie, qui «n'est ni français ni tunisien, et à peine juif» (A. Camus), brosse sans hargne ni fracas un terrible Portrait du colonisé précédé d'un Portrait du colonisateur : plus démonstratif que ceux de Césaire, moins violent que ceux de Fanon, moins théorique que ceux de Sartre et d'un genre totalement nouveau en sociologie, cet ouvrage inspira dans les décennies suivantes de nombreux mouvements sociaux et régionalistes, après avoir servi de bréviaire à la plupart des mouvements indépendantistes à travers le monde.
Un demi-siècle plus tard, le Portrait du décolonisé arabo-musulman et de quelques autres (2004) établissait à contre courant un bilan sans concession des décolonisations, concluant à une permanence remarquable, en ce contexte comme en d'autres, du «duo» constitué par les dominants et les dominés.
Entre ces deux essais fondateurs, Albert Memmi, né en 1920, composa encore plusieurs portraits ou autoportraits, comme ce magistral Portrait d'un Juif en deux volumes (1962 et 1966) qui considère l'existence de l'État d'Israël comme une solution possible au «malheur d'être juif».
Enfin, avec L'Homme dominé (1968) ajoutant à cet inventaire des portraits du noir, du prolétaire, de la femme et du domestique, cette longue et ambitieuse recherche aboutit à un impossible «portrait global de l'homme dominé» qui établirait la somme de nos aliénations et des réponses de défense ou d'abandon que nous y apportons.
C'est sous l'angle d'une poétique du portrait, entre fiction et réflexion et en suivant la dynamique d'une oeuvre dialoguant sans cesse avec son siècle qu'est établie cette édition critique. En montrant que ces textes, pour coller à l'évolution du monde moderne, sont conçus comme complémentaires et évolutifs, elle dresse pour la première fois un détonnant procès du postcolonial au Maghreb, et ailleurs.